Lettres de Guadeloupe

Plaisant, aérien, « Lettres de Guadeloupe » est un roman jeunesse coloré et généreux. Antonia Neyrins écrit à hauteur d'enfant « J'ai gardé le modèle de Léo dans mon carnet, c'est un petit bracelet. » Relevé, le style est une bouffée d'air frais. Illustré en touches fines et explicites, le jeune lecteur pénètre dans du ludique par la grande porte. Les formes expressives, délicates, sont des cartes postales agissantes. Incitatives au frémissement d'un voyage bienfaisant. L'histoire est sereine, jamais négative. Elle encense le charme fou d'une enfant Paloma qui écrit à son papa trop tôt disparu. Jamais de pathos dans les confidences épistolaires de Paloma. Ses lettres quotidiennes glissées dans son journal intime subrepticement, dévoilent une résilience en devenir. Elle écrit depuis La Guadeloupe où elle se trouve avec son beau-père Philippe juste connu d'elle et sa maman en vacances familiales. Elle décrit les formes et les senteurs. Les nuances géographiques d'une île chaleureuse. Confrontée à sa nouvelle famille, Paloma va s'émanciper dans la splendeur de la Guadeloupe et de ses habitants. S'éveiller en joie et tolérance. « C'est pour cela que la Guadeloupe s'appelle Karukera, cela veut dire l'île aux belles eaux. » Son carnet de voyage est régénérant. « Ca y est, le grand jour est arrivé. Nathalie a mis trois heures hier pour tresser tous mes cheveux. « Philippe s'est petit à petit installé chez nous. » Paloma va franchir à grands pas l'autre versant de son coeur. Briser ses chaînes mentales. Accepter sa nouvelle vie sans son papa. Ce deuil à vision d'enfant dans ce roman jeunesse est une clef pour chaque petit lecteur. Il apporte une douceur de ton, le consolant. Cette tendresse qui se devine dans chaque ligne. On ressent cette note autobiographique qui ne laisse rien de côté. « Lettres de Guadeloupe » est une éclaircie, un voyage au fond de soi des plus lumineux. Publié par les majeures Editions du Jasmin .