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Critique de Charybde2


Un moment-clé de la littérature africaine contemporaine, en 1975.

Premier roman du polygraphe congolais Georges Ngal, publié en 1975, ce court "roman", associé à sa suite parue la même année, "L'errance", marque un moment-clé de la littérature africaine contemporaine.

Utilisant avec brio un style éminemment parodique, suracadémisant, pompeux et rationalisateur, introduisant massivement en contrepoint d'imposants fragments d'oralité débridée, l'auteur nous associe, sous forme de brèves pensées, bribes de monologues ou de conversations téléphoniques à la domination puis à la chute, en quelques mois, d'un intellectuel et romancier africain fictif des années 60, tout arc-bouté à la culture littéraire européenne classique, rejetant avec ferveur tout élément issu d'une tradition orale africaine ou d'une quelconque négritude, ne reculant devant aucune bassesse, aucune intrigue, voire aucune falsification pour imposer ses vues et assurer son statut, avant d'être ignominieusement démasqué, puis condamné, en fin de récit, à un parcours expiatoire au sein des traditions, des contes et des constructions littéraires hybrides alors en pleine gestation sur le continent (parcours qui sera le sujet de "L'errance").

Un texte qui a un peu vieilli, mais dont l'explosion certes brute permit la libération des consciences et des énergies qui permit ensuite à un Kourouma, tout particulièrement, de s'exprimer et de révolutionner, avec d'autres, la littérature africaine moderne...
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