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Critique de mimipinson



L'histoire se répète malgré les " plus jamais cela" que chacun se dit après-coup la main sur le coeur….
Il y a un peu moins de quarante ans, c'est un pays tout entier qui tombe dans l'horreur, victime du communisme poussé à extrême et à l'absurde. Osons le mot : génocide. Quand au nom d'une idéologie, quelle qu'elle soit, on s'attaque à une culture, et à celles et ceux qui s'en réclament, quand on tue, massacre, cela s'appelle un génocide.
Nous sommes en 1975, le Cambodge qui a obtenu son indépendance vint ans plus tôt bascule dans la guerre civile, qui va déboucher sur un massacre sans précédent de la part des Khmers rouges, communistes emmenés par Pol Pot. Un régime qui veut éradiquer sa culture, ses élites, sa foi, son école….. Qui veut tout détruire ; mais pour mettre quoi à la place ? le chaos.

Ce livre n'est pas un livre d'histoire, c'est l'histoire d'un pays au travers de l'histoire d'un homme et de sa famille durant ces 4 années d'enfer.
Haing Ngor, est médecin, un "intellectuel" comme le disent les tyrans, un ennemi donc. Nous le quitterons alors qu'il reçoit son Oscar pour son rôle dans le film admirable et bouleversant La déchirure. Entre temps, c'est l'enfer qu'il connaîtra…la maltraitance, la faim, la torture, la maladie, les travaux forcés. Il sera déporté avec sa famille et comme des milliers d'autres dans les camps dont peu en sortiront.
Quarante et un chapitres égrainent ce livre qu'entourent un prologue et une sorte d'épilogue au doux nom de Kama, faisant appel à la renaissance successive des êtres, qui dans le cas précis de ce livre est une ouverture vers le futur. Les mots sont durs, soigneusement choisis. le lecteur ne sera pas épargné ; et c'est mieux ainsi. Nombreux sont les passages qui m'ont donné la nausée, m'ont inspiré la colère, le dégoût, et le sentiment que l'Homme n'a rien compris du passé.

Il faut dire les choses, faire savoir au monde ce qui s'est passé là-bas. le génocide cambodgien n'est " vendeur", on en parle peu, c'est loin, il a fait" moins de victimes que d'autres génocides …

Au milieu de ces horreurs, Haing Ngor, se pose des questions, cherche à comprendre pourquoi la population se laisse faire ainsi…. Il prend aussi le temps de nous laisser des images positives de ce pays qu'il aime temps, de se laisser attendrir par le beau.

« Il n'y a pas de plus beau spectacle qu'un champ de riz en herbe sous le soleil. C'est comme une flaque de lumière rafraichissante, reposante pour les yeux. Quand on marche le long des rizières, on sent ce parfum subtil, et on peut voir le ciel et les nuages se refléter dans l'eau entre les tiges » Ce n'est pas moi qui contredirais cela, l'Asie offre aux yeux une palette de vert comme nulle part ailleurs.

Ngor a des mots magnifiques pour sa femme, compagne de bagne et de torture, qui la soutenu, mais dont il n'a pu sauver ni la vie ni celle de leur nouveau-né.

Je fais le voeu, qu'un jour il n'y ait plus seulement un jour dans l'année pour commémorer la déportation des juifs, mais un jour pour tous les génocides : les indiens d'Amériques, les Arméniens, Les Bosniaques, Les Rwandais…..

Un livre à lire absolument.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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