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Critique de christinebeausson


Je reprends la lecture des aventures du capitaine Anato, après avoir rétabli la chronologie.
Obia … Troisième tome des aventures du capitaine Anato.
C'est donc un roman multiforme dans lequel bien sûr on retrouve une intrigue policière qui nous fera rencontrer l'obia : un drôle de nom qui renvoie à une définition clinique (1), à un patrimoine immatériel contemporain, à de la magie noire, à un langage de révolte, à une possibilité de guérison traditionnelle, à une protection contre les agressions (2). Beaucoup d'interprétations différentes !
Ce livre nous propose une relecture de l'histoire du Suriname (3), pays limitrophe de la Guyane, département français séparé par le Maroni.
Des personnages bien construits dont le passé sera dévoilé petit à petit, nous incitant à réfléchir sur le poids des traumatismes liés aux luttes pour l'indépendance ou pour l'instauration d'une tentative de démocratie.
Du très bel ouvrage.

(1)
L'obia est un ensemble syncrétique de pratiques spirituelles, médicales et judiciaires occultes né dans les sociétés esclaves ouest-africaines des Antilles.

(2)
L'Obia redonne du sens aux choses de la vie. Il permet de guérir des maux, des blessures psychiques et rétablir une vision saine de soi et des autres.

(3)
L'acte d'indépendance du Suriname est adopté le 25 novembre 1975 par le parlement surinamais. le gouvernement est alors celui de Henck Arron, qui remporte en 1973 l'élection générale pour acquérir l'autonomie gouvernementale. Survient alors un exode des Hindoustanis, surtout vers les Pays-Bas.
Le 25 février 1980, à la suite d'un coup d'État, une dictature militaire menée principalement par Desi Bouterse s'installe. La prise du pouvoir par les militaires, largement soutenue par la population, vise officiellement à lutter contre la corruption, le chômage (qui frappe alors 18 % de la population active), et à remettre de l'ordre dans les affaires publiques. Cependant, « les plans politiques étaient vagues, aucune discussion idéologique n'avait eu lieu en préparation du coup d'État », note l'historienne Rosemarijn Hoefte. Les Pays-Bas suspendent l'aide au développement accordée à leur ancienne colonie, déstabilisant ainsi l'économie surinamaise. Dans le même temps, la chute des cours de la bauxite, principale exportation surinamaise, accentue la crise économique. le régime est rapidement confronté à plusieurs soulèvements, tantôt conduits par une partie de l'armée, tantôt par des civils. Une répression violente est mise en place, se manifestant notamment le 8 décembre 1982, lors de l'assassinat de quinze opposants au régime militaire à Fort Zeelandia.
Une révolte des Bushinenges à l'été 1986, conduite par Ronnie Brunswijk, un des gardes du corps de Bouterse, cause le début d'une guerre civile. Les forces gouvernementales répliquent, notamment en massacrant des dizaines de civils bushinenges dans le village natal de Ronnie Brunswijk, proche de la frontière française. La communauté internationale fait pression pour instaurer un régime démocratique. le gouvernement signe la paix avec les Bushinenge le 21 juillet 1989 lors de l'accord de paix de Kourou, mais sa mise en application est retardée par Desi Bouterse qui reprend le pouvoir par un nouveau coup d'État, le 24 décembre 1990. L'année suivante, il perd les élections  face à Ronald Venetiaan qui devient président de la République en 1992.
La démocratie est alors rétablie et l'aide néerlandaise reprend. L'élection présidentielle suivante, en 1996, porte Jules Wijdenbosch à la présidence de la République. Ronald Venetiaan remportera l'élection présidentielle de mai 2000, ainsi que celle de 2005 (dans une coalition de huit partis, comprenant 29 députés sur 51).
Le 1er décembre 2007 se tient le procès des auteurs présumés des « massacres de décembre 1982 » (24 suspects, dont Dési Bouterse, qui refuse de se présenter devant le tribunal).
Enfin, le 25 mai 2010, les élections législatives placent la coalition de Dési Bouterse en tête, mais sans majorité absolue. Celui-ci est néanmoins élu président de la République en juillet.
Il est réélu à la suite des élections législatives du 25 mai 2015, où il obtient une majorité absolue, mais cela ne permet pas sa réélection en tant que président de la République. Il est réélu pour un deuxième mandat de président de la République le 14 juillet, en passant des alliances.
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