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Critique de venividiosculavi


Voilà en un volume une synthèse de la pensée de Nietzsche. La forme est particulière et peut surprendre pour un ouvrage philosophique, puisqu'il s'agit d'une suite d'aphorismes à mi-chemin entre le poème et la maxime. le fond quant à lui est proprement décoiffant. Nietzche prend acte de l'assassinat de Dieu par l'homme occidental moderne et se propose d'en tirer toutes les conséquences. Il remet donc à plat toutes les valeurs issues de deux mille ans de christianisme, qu'il renverse allégrement. Il rejette de la même façon les philosophies antiques, au titre qu'il serait indigne de l'Homme de faire de la recherche du bonheur le seul ressort de sa vie. Pour éviter de tomber dans un nihilisme absolu, il est amené à imaginer le concept de « volonté de puissance », qui serait le ressort de tout organisme. « le vivant veut avant tout dépenser sa force » écrit-il. Cette force serait universelle et constitutive de tout être. A partir de cette loi qu'il veut cosmique (les scientifiques parleraient d'axiome), il construit une immense cathédrale qui va toucher tous les domaines, sorte de temple de l'instinctif et de l'animalité.
« L'homme doit voir dans la femme une propriété, un bien qu'il convient d'enfermer, un être prédestiné à la sujétion et qui s'accomplit à travers elle»
« le malade est un parasite de la société »
« Seuls les hommes les plus intellectuels ont le droit à la beauté, eux seuls sont bonté et non point faiblesse. »
« La pitié et l'altruisme sont l'expression d'une volonté de puissance vaincue qui cherche à se venger »
Le concept même de volonté de puissance est évidemment questionable (et doit être questionné puisqu'il est la clé de voute du système). Il n'a pas plus de preuve d'existence que l'âme du chrétien ou le karma du bouddhiste. Il permet au mieux de bâtir un système philosophique complet. Au pire, mis en pratique, il prône un monde où règne la loi du plus fort, l'élitisme et l'inégalité sociale. Les philosophes, ébahis, salueront une construction unique de beauté et de cohérence. Les autres, ahuris, se demanderont comment l'esprit humain peut engendrer de telles monstruosités. Je fais partie de ceux-là.
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