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Critique de Unhomosapiens


Comme nous le précise en postface, C. J. Scheiner, éditeur New-yorkais de la publication originale, il n'est pas certain que toutes ces nouvelles soient d'Anaïs Nin. Elles seraient plutôt le fruit d'un groupement d'auteurs : l' »Organization », dont faisaient partie Anaïs Nin et Henry Miller, entre autre. Tous ces auteurs ayant en commun de ne pas vivre de leurs écrits et de devoir accepter des commandes, notamment pornographiques. Nous sommes dans les années 30, au moment de la grande dépression. Ce recueil a donc été publié vers 1940, puis totalement oublié, pour ressortir dans les années 90, grâce à l'éditeur de livres érotiques Jean-Jacques Pauvert, pour l'édition française.
Ces nouvelles sont d'inégales longueurs. Mais ce qui en fait l'unité est ce ton très poétique, légèrement suranné. Une certaine grâce émane même de certains récits comme « Alice » ou« Esméralda », où le vocabulaire est pourtant très souvent explicite. Les thèmes sont très variés, allant de l'échangisme champêtre, aux souvenirs d'un enfant, très tôt confronté à la sexualité, en passant par une réflexion assez drôle sur les vertus de l'accouplement libertin. Tout cela rappelle une époque où la sexualité ne s'affichait pas au quotidien, mais se révélait en secret, souvent parcimonieusement. C'est un réel plaisir de lire ce livre. Toutefois je comprendrais que certains amateurs de lectures pornographiques trouvent ces récits un peu fades, justement trop poétiques et pas assez explicites. Toute une époque !
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