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Critique de jeandubus


Il n'y a pas de beau jour pour mourir.



Et même, vers la fin du bouquin, il n'y a « jamais » de beau jour pour mourir.

Joël Nivard a ses raisons. Il est né, a travaillé et prend visiblement sa retraite à Limoges.

Connaissez-vous Limoges ? Moi oui, pour y avoir construit un bâtiment scientifique dans la technopole Nord.
Cela prend plus de temps qu'un livre, en l'occurrence sept ans .

Limoges est un gros bourg isolé dans la brousse entre La souterraine et Uzerche sur la ligne Paris Toulouse. Un « trou du cul » de la France comme la France en possède tant et qui se multiplient aujourd'hui avec la ruralité honteuse dont on cherche à accuser les français hors cité.

Quand le train entre en gare après presque quatre heures depuis Austerlitz, il fait moche et effectivement l'escalator d'accès à la coupole des bénédictins est « en flèche » ou « en croix » ...pendant sept ans.
Effectivement la bavette trop cuite flotte dans l'assiette du
« restaurant » de la gare sous un tombereau de légumes gras. Effectivement les VRP pullulent au Mercure pourtant bien fatigué, et la viande et les abats s'affichent à toutes les devantures.
Difficile de manger un poisson dans cette ville dédiée à la limousine (la vache pas l'auto).

Pour autant en sept ans et de manière hebdomadaire je n'ai pas eu à connaître des trafics divers, argent, femmes, drogue dans cette « ville morte » où toute animation est bannie après 21h. A penser qu'il n'y avait pas de beau jour pour mourir…

Seuls les connaisseurs… sans doute.
Seules les bêtes …

Pour autant si l'on est natif du lieu ne s'aventurera-t-on pas dans la banlieue qui a encore moins à offrir puisqu'étirée en voies rapides et parkings, en multiplex et zénith improbables nichés dans les bois ou dans le vide.

Alors c'est un évènement que ce livre, tout comme le film de Chéreau dans le cimetière monumental ou l'armée des personnages « limogés » dont je fais inévitablement partie avec Joel Nivard le VRP désabusé et violent qui parle des femmes comme de la viande et qui me choque de cette licence prise au prétexte du « polar ».

IL n'a y a pas d'histoire au-delà du titre. Des gens s'entretuent. Des femmes sont violées, maltraitées, mortes. La lumière est forcément blafarde, les visages sont émaciés et « l'aube tranche la gorge de la nuit » … Noir, très noir donc pour le plaisir du deuil.

Nivard emprunte par moment sa grandiloquence à -Baudelaire, à Springsteen, à Johnny cash. Ça ne fait pas le compte mais ça fait passer le temps, si long, si morne. le temps de Limoges.

Merci à masse critique !
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