La seconde nouvelle "conte triste avec moralité" est exquise : du grand
Anna de Noailles. L'auteure sait transmettre dans une langue magique la subtilité du sentiment amoureux mais aussi sa part sombre et l'implacable égoïsme dont les êtres humains sont la proie.
Et quand "ils cherchent à serrer leur bonheur ils le broient", et quand ils veulent agir avec noblesse de coeur et intelligence, ils se fourvoient dans les méandres d'une grandeur d'âme où ils mirent en fait leur orgueil.
Il y a du La Rochefoucauld là-dedans : on se regarde agir noblement, on veut se distinguer du vulgaire (pas de cris, pas de jalousie, de la grandeur...) et on dévoie la nature en soi.
L'homme est un ange aux ailes embourbées dans le limon : qu'il l'oublie et son sort est scellé.
(Son sort est scellé de toute façon...)
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