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Critique de Andarta


Avant toute chose, merci à Babelio et à la maison d'éditions Glénat pour cet exemplaire du tome 1 du 3e Gédéon.
Nous sommes en octobre 1788 et Gédéon Aymé vient à peine de terminer de rédiger le dernier volume de son roman érotique qu'il est arrêté avec son éditeur par le seigneur du fief où il vit… Gédéon n'aime pas particulièrement écrire ce genre d'ouvrage, mais il lui faut bien joindre les deux bouts, surtout qu'il élève seul sa fille. En bien mauvaise posture, c'est un ami d'enfance, le duc Georges de Loire, 6e du nom, qui lui sauvera la mise…
Le dessin est fin, les protagonistes bien distincts et caractérisés, avec une prédominance de traits androgynes pour Gédéon et surtout Georges, voire Saint-Just. D'ailleurs, j'ai eu de longues secondes d'incertitude en découvrant le duc, tellement son physique me rappelait celui d'Oscar de Jarjayes dans La Rose de Versailles, en cela que son genre n'est pas forcément ce qu'il y a de plus évident à première vue.
Pour ce qui est du fond, autant le dire, on nous aligne certains clichés très connus sur l'époque : la famine, l'extrême pauvreté de la population, la manipulation des nobles veillant à leurs petits intérêts, le curé pédophile, la pauvre mendiante mourrant de froid faute de pouvoir se chauffer… L'effet est cependant à la fois dur et violent : la mort est courante entre ces pages, qu'elle soit naturelle ou donnée volontairement, elle ne nous est pas épargnée. le sang non plus, d'ailleurs. Georges est un fin bretteur et il aime le faire sentir à ses adversaires. Ainsi, sous des dehors affables de jolie poupée de porcelaine, ce duc a des pensées bien sombres et inquiétantes et son comportement n'a pas grand-chose à voir avec la bonté et la charité. Face à l'honnêteté quasi solaire de Gédéon, on se demande même comment notre héros va bien pouvoir contrer cette espèce de monstre froid qui semble tisser sa propre toile afin de créer le chaos…
Il est aussi à noter qu'un effort a été fait dans les dialogues : on essaye de reproduire de façon compréhensible le langage de l'époque, sans trop forcer le trait non plus. J'ai d'ailleurs été sensible à une petite anecdote où Gédéon dit qu'il est capable de parler le dialecte de bien des régions françaises. Ce petit commentaire indique à quel point l'auteur et celui qui s'est occupé de la supervision historique se sont renseignés et surtout attachés aux petits détails afin d'enraciner leur histoire au plus près de la réalité de l'époque et je l'avoue, j'adore ça.
C'est donc avec une certaine impatience que j'attends le deuxième volume de ce seinen…
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