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Critique de Ziliz


Ziliz
01 décembre 2018
Valentine de Lestrange est « une dame d'un certain âge, tellement comme il faut ».
Tellement comme il faut qu'on ne la soupçonnerait jamais de vol. Son mari est ministre, ils sont riches, pourquoi piquerait-elle dans les magasins des babioles qu'elle peut largement s'offrir ?
Parce que la cleptomanie est, comme son nom l'indique, une pathologie.
« C'est un jeu, disait elle, un défi. Pour voir si on y arrive. Et quand ça marche, c'est chaque fois une victoire. »

J'ai failli abandonner cette lecture après quelques pages. L'actualité nous gave d'histoires de riches, ultra-riches, qui veulent toujours plus, et satisfont ce désir au mépris des lois, alors que le quidam ne passe pas entre les mailles de la Justice, lui.

Mais je me suis laissé charmer par les talents de conteuse de Florence Noiville, déjà appréciés dans 'La Donation' et 'L'illusion délirante d'être aimée'.
Après les troubles bipolaires et l'érotomanie, l'auteur décortique de nouveau une pathologie, s'interrogeant sur ses origines, sur une hérédité éventuelle, sur le fonctionnement des addictions, sur le quotidien de ceux qui en sont atteints.
Et plus généralement, elle s'interroge sur la famille, la façon dont les femmes s'inscrivent dans une lignée.

Elle m'a finalement semblé touchante, cette Valentine, un peu femme-enfant, marquée par le manque du père, déresponsabilisée, perdue dans l'opulence, la solitude et l'ennui.

Agréable à lire, sensible, intelligent et documenté.
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