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Critique de Catybree


Il ne faut pas juger un livre à sa couverture, je le sais pourtant je me suis laissée tenter par ce livre dont la première de couverture avait l'air de me promettre du frisson et du mystère.
Résultat: le frisson s'est résumé à des sourcils froncés et le mystère à des tropes éculés que les lecteurs connaissent par coeurs.
Le premier chapitre interpelle pourtant très bien: une femme semble se faire dévorer vivante par des créatures affamées et non-humaines, je voulais savoir ce qui était arrivé à cette femme, ce qu'elle faisait là, pourquoi elle était là. Et c'est bien tout ce qui m'a poussé à ne pas abandonner la lecture en cours de route.

Cette femme dévorée vive, c'est Lisiane, la mère de Rouge (la personnage principale du récit). Et tout au long du livre je me suis attardée seulement sur les moments où il était question d'elle, de son histoire. Les passages décrivant son existence, son calvaire, ses derniers instants tragiques m'ont paru tellement bien écrits que je me demande encore maintenant si l'auteure ne connaît malheureusement pas un peu trop bien le sujet. Ces passages m'ont vraiment beaucoup plu, pas dans le sens où j'étais satisfaite de l'histoire de Lisiane mais dans le sens où je me suis attachée en très peu de mots au personnage et où je voulais savoir, le coeur serré, ce qu'il allait advenir d'elle.

Mais je n'ai pas vraiment beaucoup apprécié Rouge, enfant à peine pubère rejetée par tout le monde en raison d'une tâche de vin sur sa figure, marque indélébile qui traduirait la nature démoniaque de son père et de son impie de mère. Elle est moquée et brutalisée par tout le village, éloignée de tous car les habitants craignent que le moindre contact physique ne leur transmette la tâche rouge qui marque la figure de la petite. Rouge subit ainsi moquerie, crachats, et humiliations de la part de tous le village qui se rassemble parfois pour jeter tous en choeur des tomates pourries à la figure de la petite. Et j'ai complètement décroché, parce je me dis que si je vis dans l'entourage immédiat d'une gamine soit disant marquée par le Diable lui même, que c'est soit disant son enfant, et qu'un simple contact physique peut me condamner au bûcher éternel, mon premier réflexe serait pas de l'ostraciser. Je pense qu'au contraire je serai super attentionnée, histoire qu'elle glisse un mot gentil pour moi à son père quand viendra mon décès. le traitement des villageois mis à part, je n'ai pas non plus beaucoup accroché à son caractère, tantôt soumise, tantôt bravache, pas dans la progression constante mais en dent de scie. Ce n'est pas du tout mal écrit, mais c'est moi qui n'a ai juste pas accroché.

Concernant l'écriture, une seule chose m'a non pas gênée mais un peu interpellée: l'écriture de certains passages en vers. Pas qu'ils soient mal écrits ou mal choisis, juste ça me sortait complètement du récit car cette manière de s'exprimer est vraiment propre aux contes et donc pour moi c'est associé à quelque chose d'imagé, pas à quelque chose de crédible; et pour moi, Rouge est un roman qui tente d'être crédible ne serait ce que par rapport aux sujets qu'il traite.

Dernier point qui m'a gêné: le traitement des hommes. Il n'y a pas une seule figure masculine positive ou neutre dans tout ce roman. On a affaire à des violeurs, des menteurs, des aliénés, bref toute une panoplie de sales types tous plus répugnants les uns que les autres. Il y a des porcs et des dégénérés partout, soit. Mais le moindre mec qui pointait son museau dans le récit, je me disais « ok, de quelle manière il va tourner en monstre » et si je n'ai aucun doute sur la nature d'un personnage quand j'en vois un, je n'y vois aucun suspense, aucune interrogation, aucun doute. Sans surprise, il n'y a pas d'intérêt. de plus, si par la couleur de peau, le sexe, le genre d'un personnage il y a une fonction dans le récit qui lui est automatiquement attribué, je ne pense pas que ça soit une bonne chose, quel que soit le traitement, positif ou négatif.. Quand je lis, j'aime la surprise, le doute, les demi teintes. Je n'ai pas été servie avec ce livre, mais il reste bien écrit à mon sens et je ne doute pas une seconde qu'il trouve un meilleur écho auprès d'un autre public.
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