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Critique de florencem


En règle générale, je ne suis absolument pas fan des récits où les héros sont brimés, subissent des violences quelles qu'elles soient ou bien sont accusés à tort. L'injustice derrière tout cela me hérisse le poil, et ce n'est pas forcément un état d'esprit très sympathique durant une lecture... Et pourtant ici, avec le résumé de The Prison Healer... J'avais beau voir tous ces éléments qui me disaient "attention, tu ne vas pas apprécier", je ne sais pas... je me suis dit qu'il fallait que je passe outre parce que j'avais aussi un très bon pressentiment concernant le roman. Et j'ai bien fait de l'écouter, car ma lecture a été vraiment fort sympathique ! J'ai même hâte de savoir ce qu'il va se passer par la suite, car plusieurs points sont très, très prometteurs.

Nous rencontrons donc Kiva, dix-sept ans, enfermée dans l'une des pires prisons qui soient depuis dix ans. La raison de sa présence à Zalindov est encore pour moi trop obscure et incohérente (mais passons, sans cela pas d'histoire me direz-vous !), et pourtant, Kiva s'est fait une raison, elle a même réussi à survivre et s'est débrouillée pour devenir la guérisseuse de la prison. Poste important et vital qui lui confère une certaine protection. Mais quand la reine des rebelles arrive dans un piteux état et qu'on lui ordonne de la sauver, la jeune femme se retrouve dans un guêpier pas possible... surtout qu'elle décide de prendre sa place à l'épreuve du Supplice, épreuve dont personne n'est encore sorti vivant. Notre jeune héroïne va devoir défier le destin et les probabilités, car il y a bien plus en jeu que sa propre vie.

Bonjour l'angoisse. Non clairement, déjà en ayant lu le résumé, on sait que l'on va être sur des charbons ardents du début à la fin. C'est un peu comme être en apnée constamment et de se retrouver à tourner les pages avec autant d'appréhension que de curiosité. Honnêtement, je m'attendais au pire à tout moment, et c'est un peu épuisant. Et en même temps, je trouve cela superbe, car Lynette Noni parvient exactement à nous faire ressentir ce que les prisonniers ressentent. Toujours regarder par-dessus son épaule, n'avoir confiance en personne, douter de tout... On comprend très vite ce qu'est Zalindov : un enfer sur terre où l'espérance de vie est très limitée. Et l'on y croit. L'univers de la prison est ingénieusement travaillé. On y découvre vraiment tous les aspects et les psychologies des personnages ajoutent un réalisme parfait. J'ai détesté chaque seconde que nos héros passent là-bas, cela va s'en dire, mais clairement, j'y ai cru et c'est tout ce qui compte.

Plusieurs intrigues se mêlent au fur et à mesure de l'histoire de The Prison Healer. Celle de Kiva qui doit survivre au Supplice, les rebelles qui veulent délivrer leur reine, la maladie qui sévit au sein de Zalindov... et des jeux de pouvoir que l'on ne soupçonne même pas. C'est prenant, et j'ai trouvé que tout s'imbriquait vraiment de façon fluide. Des révélations ont été une surprise, d'autres étaient prévisibles, mais dans l'ensemble c'est très bien mené. J'ai beaucoup aimé notamment toute la partie guérisseur où on voit que l'auteur a autant voulu développer les aspects techniques (avec notamment la recherche de ce qui peut provoquer l'épidémie), mais aussi la dimension psychologique. Il n'y a pas de serment d'Hippocrate ici, mais l'idée du serment est bien présente et cela aide à comprendre Kiva. En ce qui concerne le Supplice, je ne vais pas vous mentir, j'ai lu en diagonale ces passages... Trop de stress pour moi et du peu que j'ai lu, on sentait bien l'angoisse de Kiva, et l'horreur des épreuves. Des moments vraiment pas agréables, mais encore une fois, on y voit la noirceur et la pourriture du monde dans lequel on évolue.

Outre la présence des rebelles, on sent aussi qu'une révolution se prépare. le monde est trop en tension, il y a des morts des deux côtés et aucune issue possible à priori. Tous les camps et les pays voisins ont besoin d'un renouveau et c'est la nouvelle génération qui a la dure tâche de faire quelque chose. On y voit des prémices dans ce premier tome de The Prison Healer, ce qui est intrigant à souhait, parce qu'on côtoie autant les rebelles que le pouvoir en place. Et comme dans toute guerre, les deux parties pensent avoir raison, et franchement, on comprend les deux points de vue, ce qui est assez génial, car on a assez rarement deux clans que l'on pourrait qualifier de "gentils" qui s'opposent. Donc, encore une fois hâte de voir ce qu'il va se passer.

Au niveau des personnages. Kiva est complexe et à fleur de peau. On sent combien sa lutte pour survivre et tout le stress qui s'accumule la rendent vulnérable. Elle est attachante et en même temps, elle parvient aussi à mettre une barrière entre le lecteur et elle, comme elle le fait avec les personnages qui l'entourent. Encore un petit tour de force très réussi. Jarden n'était pas pour moi un mystère. Il est adorable, mais il est aussi trop lisse, trop gentil, trop idéaliste. Je ne sais pas comment le personnage va évoluer, mais j'espère qu'il gagnera en nuances. Tipp a été un rayon de soleil absolument parfait, et Naari est aussi un personnage féminin des plus réussis. J'ai d'ailleurs adoré la dynamique qui s'installe entre les personnages même si la romance avait ce petit quelque chose de facile qui manque de pétillant. Autre point, la famille de Kiva qui se trouve à l'extérieur ne m'a pas du tout été sympathique, un élément qui je pense comptera pour la suite.

Un petit éclaircissement aussi sur la magie présente dans The Prison Healer. C'est une magie élémentaliste, les personnages dotés de pouvoir contrôlant donc l'un des quatre éléments, et une autre caste pouvant guérir. Pas de sorcellerie, de grimoire ou autres si c'est ce que vous cherchiez

Quant à la fin... Dans la même veine que le reste du roman, elle est angoissante et pleine d'action. L'adrénaline ne redescend jamais ! C'était assez épique et très prometteur pour la suite. Mais, je suis très mitigée concernant une révélation qui nous est faite à la toute dernière page. Pour deux raisons. La première, je n'ai, avec le recul, pas trouvé crédible les interactions entre deux des personnages. La seconde j'ai eu l'impression d'avoir été totalement flouée. J'entends par là que la révélation nous donne l'impression qu'au final nous ne connaissons pas l'un des personnages. Nous a-t-il menti depuis le début ? de quoi remettre tout en doute, et ce n'est pas vraiment une sensation plaisante... surtout à la fin. Mais, j'attends de voir, car ce premier tome a été plus qu'une bonne lecture et je pense que Lynette Noni a encore toute la matière pour nous surprendre.
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