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Critique de camati


camati
02 décembre 2021
J'aime que les jeunes lecteurs soient autant respectés que le lectorat adulte. Je m'explique : ce n'est pas parce que ce sont des enfants que l'on doit leur proposer une qualité moindre, qu'il s'agisse du texte ou des illustrations.
Etant moi-même auteure d'albums jeunesse, j'applique ce principe à ma propre production : le texte est nourri, assez long, et je travaille en duo avec une peintre aquarelliste pour les illustrations. Certaines pages sont de véritables tableaux et les enfants y sont sensibles.
La Vie en Bleu suit aussi ce principe : le sujet est grave, le texte d'un bon niveau voire poétique (son auteur est également poète), et les illustrations, au parfum d'autrefois, pourraient tout aussi bien avoir été publiées dans un livre pour adultes. Elles sont certes sombres, mais c'est parce qu'elles servent le propos de l'auteur.
Yannick vit sur l'île d'Oya, ancien nom de l'île d'Yeu. Dès les premières images, le ciel est nuageux, et dès les premières lignes, le petit garçon demande à sa mère de ne pas s'inquiéter. Comme un pressentiment ?
L'enfant aime parler à la mer, tenter de la dompter, comme s'il était un enchanteur. Son papa est pêcheur de thon et embarque souvent pour de longues semaines, alors peut-être est-ce sa façon à lui de conjurer le sort ?
Dès la troisième page, le pressentiment du début semble se confirmer puisque le ciel s'assombrit et que le papa annonce par radio qu'il sera de retour le lendemain « si tout va bien ».Si Yannick saute de joie, la maman ,elle, s'inquiète, d'autant plus que le vent s'est levé.
Avec l'insouciance de l'enfance, le garçon joue avec son petit bateau et attend avec impatience de pouvoir à nouveau monter à bord du La vie en bleu, celui de son papa.
Un orage éclate et l'on voit l'angoisse monter sur terre comme sur mer. Yannick a été envoyé dans sa chambre pour qu'il ne perçoive pas la peur des épouses des pêcheurs, mais c'est bien mal le connaître. L'enfant s'échappe par la fenêtre, son bateau sous le bras, et s'enfonce dans l'obscurité, la tempête et le brouillard pour aller appeler son papa et le faire rentrer sain et sauf par magie. Mais celle-ci n'opère pas, Yannick ne parvient pas à calmer la houle. Il se fait même malmener par une vague…
Si vous voulez savoir si le calme reviendra après la tempête, je vous invite à découvrir La vie en Bleu. Une histoire aussi sombre que ses illustrations, mais où brille malgré tout une lueur d'espoir, surtout dans les yeux de l'enfant.
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