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Critique de Ogrimoire


Voilà un polar nordique comme on les aime, chez Ô Grimoire ! du sang et des boyaux, des luttes de pouvoir qui s'exacerbent jusqu'à la mort… le tout, et c'est probablement le premier point à souligner ici, dans un décor qui semble absolument fait pour cela !

En effet, ce livre est déjà l'occasion de découvrir – car j'imagine que nous sommes nombreuses et nombreux à l'ignorer – la situation du Groenland, sous la férule danoise. La première série de crime, qui se déroule au début des années 70, prend place alors que les danois, dans une vision « civilisatrice » qui n'est pas sans nous rappeler d'autres moments de l'Histoire, « parquent » les Inuit dans des immeubles construits à la hâte, brisant tout ce qui fait le mode de vie de ce peuple. Ces hommes et ces femmes, habitués aux grands espaces et à la liberté, se retrouvent confinés dans de petits appartements mal conçus et qui se détériorent aussi vite que leur vie, laissant à toutes les violences.

Naturellement, dans un contexte de ce type, il se trouve toujours quelques hommes pour tirer profit de la situation, pour prendre le pouvoir, pour imposer leur loi, fût-elle inique. Et les premières victimes sont, comme souvent, les femmes, les enfants, les plus faibles.

Ainsi, le Groenland est l'un des personnages de ce livre. Majestueux, glacé, violent. Une nature qui ne pardonne rien, mais qui, au moins, n'a pas de déviance… ce qui n'est pas le cas des hommes !

Matthew, le personnage central, est un homme cassé. La disparition de son père, un beau jour, a laissé des traces. Et la mort de sa femme et de sa fille à naître, alors qu'il pouvait penser avoir repris le contrôle de sa vie, l'a de nouveau laissé brisé. Peut-être cela l'aide-t-il, d'ailleurs, à accepter les fêlures chez les autres, comme chez Tupaarnaq, cette étrange jeune femme, chasseuse de phoque tout juste sortie de prison après avoir été condamnée pour le quadruple meurtre de ses parents et de ses deux petites soeurs. Tout semble faire d'elle une coupable idéale – désocialisée, brutale, elle manie parfaitement le ulo, couteau traditionnel utilisé pour éviscéré et enlever la peau des phoques -, pourtant Matthew à le sentiment qu'elle est peut-être la seule en qui il peut avoir confiance.

C'est noir, c'est brutal, c'est assez désespérant sur l'âme humaine, mais c'est efficace et assez addictif. Même si cela peut sembler parfois un peu brouillon, pour un premier polar, c'est drôlement bien fichu ! Alors, puisque l'on annonce qu'il s'agit en réalité du premier tome d'une trilogie, nous allons attendre avec impatience les prochains tomes !

Amateurs de polars nordiques glaçants et forts, ce livre est pour vous ! Vous ne devriez pas être déçus !
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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