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Critique de ecceom


Le jugement de Solomon

Vers 1840, Solomon Northup vit dans l'Etat de New York.

C'est un homme Noir de 33 ans, libre car descendant d'un esclave affranchi. Il est marié et père de famille. Il exerce le métier de charpentier, à côté d'autres boulots occasionnels (un charpentier de 33 ans, il ne dédaigne pas les symboles le bougre).
Il est également violoniste à ses heures.

C'est d'ailleurs en cette qualité qu'un jour, deux hommes lui proposent une tournée dans un cirque itinérant.
Il les suit.

Arrivé à Washington, Solomon est drogué et enfermé enchainé dans une prison à esclaves (après tout ce cirque, se retrouver au violon, quelle ironie, quand même !)
A chaque mention de son statut d'homme libre, il est battu. Il cesse alors d'opposer de la résistance et il est emmené avec ses compagnons d'infortune, dans le sud du pays pour y être vendu comme esclave.

Il va passer 12 ans dans les plantations de Bayou Boeuf en Louisiane, passant de maître en maître, connaissant surtout les mauvais traitements et la lutte pour la survie.
Son calvaire prendra fin avec la rencontre d'un blanc opposé à l'esclavage, qui fera les démarches nécessaires pour lui permettre de retrouver enfin, la liberté et sa famille.

....(!)

Comprenons nous bien, je ne suis pas un chaud partisan de l'esclavagisme.
J'attache bien ma femme de temps en temps, comme tout le monde, mais je ne la fouette guère que du bout de la badine, comme ça, en passant.
J'avoue même qu'il m'arrive de culpabiliser un peu en imaginant ces pauvres gamins enfermés dans des caves pour fabriquer les jouets de mes enfants, ou la vie de ces travailleurs forcés chargés d'exhumer les terres rares qui permettront de fabriquer mon portable, pour rembourser des dettes inextinguibles.
Tiens, si je m'écoutais, je trouverais même, que recourir à l'esclavage sexuel pour satisfaire la "sexualité festive" des nouveaux maîtres du monde et de la saumure, n'est pas très sympa.

Eh bien, en dépit de cette compassion avérée, je me suis ennuyé à mourir à la lecture de ce livre empesé.
Il s'agit a priori, d'un récit véridique (en tous cas, rien ne permet d'en douter).
L'invraisemblable perversion qui amène des personnes à considérer l'autre comme une marchandise, les châtiments et les humiliations...tout ceci est amplement décrit, mais de la plus triste des manières, sans susciter véritablement la moindre empathie.

C'est précis, circonstancié, utile sans doute, ne serait ce que pour rappeler ce qu'est ce crime, comment le boom économique à amené les propriétaires sudistes à recourir à ces enlèvements et comment le "Noir" était considéré (même dans le Nord, alors que ses ravisseurs sont traduits en justice, il n'est pas autorisé à s'exprimer et les "Blancs" sont innocentés).

Mais ce récit est tellement distancié qu'aucune émotion ne surgit de ces pages, même dans les scènes les plus terribles. Alors qu'aucune colère n'aurait semblé assez forte, c'est la mesure et l'ennui qui dominent.

Dommage, mais un beau sujet ne fait pas toujours un bon livre.
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