AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de mumuboc


Lorsque j'accepte de recevoir un livre d'un auteur ou d'une maison d'édition, je précise toujours que ma lecture se fera en toute honnêteté, ma chronique étant l'exact reflet de mon ressenti.

Il y a parfois des lectures qui trouvent une résonance particulière en vous et ce fut le cas pour Elles m'attendaient…..

"Aujourd'hui, je me tiens droit. (p11)"

C'est ainsi que le récit commence et dans ces quelques mots, Max s'adresse à nous et nous dit tellement sur ce qu'il est, sur ce qu'il veut….. Je me tiens droit ! Et puis il va nous résumer les grandes étapes de sa vie : son mariage, la naissance de sa fille ,sa découverte de sentiments qu'il n'a jamais connus, se découvrir mari, père et puis l'accident. Alors Halley, sa femme, prend le relais.

Ils se rencontrent, s'aiment, elle est sa constellation, il est sa force. de leur amour naîtra Rosie. Une banale histoire d'amour allez-vous me dire mais à bien regarder la couverture puis lire quelques indices ici ou là, quelques sensations, il y a une ombre au tableau idyllique : qui est vraiment Max et quel lourd bagage porte-t-il en lui, qui l'accable, l'effraie.

Halley avait bien remarqué que Max avait hésité avant de s'engager, avait des silences parfois, des faiblesses, ses questions restaient parfois sans réponse, mais elle savait qu'ils étaient fait l'un pour l'autre et puis quand Rosie s'est annoncée, cela devint une certitude : ils allaient construire et bâtir leur bonheur jour après jour.

"La petite fille qu'elle m'offrait, que la vie m'offrait, que le futur me désignait comme responsable, moi qui n'étais même pas responsable de moi-même. Cette petite fille offerte que je n'avais pas envisagée. (p28)"

Mais Max est fragile, angoissé parfois, et lorsqu'un accident se produit suivi d'une mise à l'écart dans sa vie professionnelle, il va s'affaiblir, se sentir humilié, diminué et va basculer dans ses vieux démons.

Dès leur rencontre à une terrasse de café on remarque un déséquilibre entre Max, le taiseux, lunaire, un colosse fragile, maladroit et Halley, volontaire, directe et énergique. Mais l'alchimie entre les deux opère même si, ici et là, quelques détails peut être insignifiants laissent présager des zones d'ombre dans le passé de Max.

Car c'est là, dans le passé de Max que les germes de son mal ont prix naissance et ils n'attendent que le moment opportun pour réapparaître.

"Ce sentiment extracteur de me tenir à côté de ces courants de pensées, sur la berge des flots raisonnables de l'humanité. Immobile avec mes voyages engourdis, lourds des fardeaux à porter. (p39)"

A celles qu'il aime, Max épargnera les scènes sordides, les visions trop difficiles d'un père qui se détruit, s'avilit, se noie. Max arrive à garder une dignité face à elles et j'ai aimé cette vision, cela m'a fait du bien de croire qu'il pouvait y avoir parfois assez d'amour pour respecter ceux que l'on aime, même si Halley et Rosie se voilent parfois la face, ne veulent pas voir au-delà de leur amour pour Max. Ne garder que les beaux moments, les beaux souvenirs.

L'auteur construit pour ces trois êtres une sorte d'île indestructible qu'ils ont entouré de fortifications afin de malgré tout se protéger, où chacun tente de trouver sa place en respectant le choix des autres.

Il fait de Max un père exceptionnel qui garde sa place, toute sa place auprès, non seulement de Halley, mais aussi de Rosie. Il y a une fidélité sans faille entre eux même si la vie de Max à de multiples teintes : une enfance nébuleuse, un mariage coloré et un futur dans l'ombre. Il en fait un roman positif où l'amour et la bienveillance sont présents et accompagnent chaque personnage même si ce n'est pas toujours ainsi malheureusement.

Je ne rentrerai pas dans les détails mais j'ai connu un Max, il y a longtemps, pas tout à fait la même histoire, moins belle car ce n'était pas un roman, parce que c'était un autre contexte et peut être parce qu'il y avait moins d'amour. Tom Noti a réussi le tour de force de transformer une histoire qui aurait pu être sordide en un récit plein d'amour, de tolérance et de poésie.

Mais où trempe-t-il sa plume pour faire de l'amour d'un père pour sa femme ou sa fille un poème de 142 pages ? C'est un hymne d'amour et d'humanité qu'il nous relate même si la réalité n'est pas toujours aussi belle.

Même si j'ai trouvé parfois un peu trop de métaphores, je me suis immergée dans cette histoire où le respect de l'humain, de sa dignité sont présents dans chaque ligne, pas de misérabilisme, pas de larmoyant, simplement trois vies liées à vie par un amour et une fidélité sans faille.

Comment ne pas admirer et presque envier Halley et Rosie, pour leur amour à toute épreuve, j'ai écouté les silences de Max et en ai reconnus, l'ai remercié pour sa dignité, pour avoir épargné à ses proches les images les plus laides, de ne leur laisser presque que de jolis souvenirs.

Ce fut une lecture entre parenthèses pour moi, belle et tragique à la fois car l'auteur transforme le sombre en lumière, parce que les personnages qu'il a mis en scène ont le pouvoir ne nous réconcilier avec l'humanité.

Bien sûr c'est un roman et l'on peut penser que dans la réalité tout n'est pas aussi poétique, tendre et humain. Mais je referme le livre en étant réconfortée qu'il y aient des Max, Halley et Rosie peut-être quelque part.

"La sueur pour gagner est moins amère que les larmes de perdre.(p69)"
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
Commenter  J’apprécie          241



Ont apprécié cette critique (21)voir plus




{* *}