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Critique de kielosa



Si l'on prend comme critères d'évaluation les résultats obtenus et la somme des efforts engagés, Virginia Hall (1906-1982) occupe sur ma longue liste "Hommage aux héroïnes de guerre" une place de choix.

Et cela à plusieurs titres :

- Elle a été la première femme à être envoyée en mission clandestine de résistance en France, déjà en août 1941 ;
- Elle a été la véritable patronne du SOE - F (Special Operations Executive France - Direction des opérations spéciales, section France), qui coordonnait et gérait en zone libre les activités de divers mouvements de résistance, jusqu'à la fin 1942 et la trahison du réseau de résistance Gloria par l'agent double et prêtre luxembourgeois, Robert Alesch, fusillé au fort de Montrouge à Arcueil, le 25 janvier 1949 ;
- En l'été 1944, elle est retournée en France, comme agent de l'OSS (Office of Strategic Services), le prédécesseur de la CIA, jusqu'à la Libération ;
- Malgré son accent et une jambe de bois, résultat d'un accident de chasse, la "dame qui boitait" ("the limping lady"), comme elle était connue par la Gestapo, a réussi à exécuter ses activités secrètes de résistance aux nazis en France, pendant presque 3 ans, sans être jamais arrêtée !

Virginia Hall est née le 6 avril 1906 à Baltimore, dans le Maryland. Après des études aux universités de Harvard, Columbia et George Washington, où elle a appris notre langue, elle a joint le service consulaire, en 1931, et a été en poste à Varsovie, Izmir, Venise et Tallinn, en Estonie. C'est en Turquie en 1933, qu'à la suite d'un accident de chasse, sa jambe gauche a dû être amputée.

En février 1940, elle s'est portée volontaire pour l'armée française et après l'Occupation, en avril 1941, elle a rejoint à Londres le SOE, section française, sous les ordres de Maurice Buckmaster (1902-1992).

Pour ne pas gêner de futurs lecteurs de cette biographie, je préfère ne pas résumer ses presque 3 années de guerre en France contre l'occupant, tout en me référant aux points mentionnés au début de mon billet.

Après la guerre, Virginia Hall s'est mariée avec Paul Goillot (1914-1987), un Américain d'origine française, lieutenant dans l'OSS, rencontré pendant la guerre. le couple n'a pas eu d'enfants. C'est sa nièce, Lorna Catling, qui a reçu, en 2006 et 2007 les distinctions pour sa tante des mains de respectivement l'ambassadeur du Royaume-Uni et de la France.

Virginia Hall, avait été décorée, dès septembre 1945, par le chef de l'OSS, le général Donovan, de la DSC ("Distinguished Service Cross" - croix pour service remarquable). Une très haute distinction militaire américaine et la seule décernée à une femme pour faits de combats au cours de la Deuxième Guerre mondiale.

De 1946 à 1966, "l'espionne" a travaillé à la CIA. Et après sa retraite, s'est retirée dans son Maryland natal, où elle est décédée le 8 juillet 1982, à l'âge de 76 ans.

Un mot d'appréciation pour l'impressionnant travail d'investigation de l'auteur, Vincent Nouzille, pour remplir les nombreuses lacunes dans la vie de son héroïne, qui n'a pas laissé de journal ou même des notes personnelles. Outre, sa discrétion naturelle, certains épisodes de sa vie étaient couverts par le secret d'État et certains dossiers pas encore déclassifiés. Cette biographie est cependant étonnamment complète et illustrée par 16 pages de photos, dont certaines exclusives.

En guise de conclusion, une citation du Président Chirac, dans une lettre de mai 2007 : "Virginia Hall est un véritable héros de la Résistance française. Sa bravoure indomptable, son abnégation exceptionnelle, sa détermination inflexible et ses qualités de chef et d'organisatrice ont grandement contribué à la libération de la France." (page 23).
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