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Critique de Ziliz


Ziliz
09 décembre 2015
2002, quelques semaines avant les élections présidentielles.
Depuis quatre ans, c'est une « smala » (sic) qui occupe la loge du collège Georges Brassens de Sponge, petite ville fictive* proche de Dijon.
Zohra est concierge et femme à tout faire, son mari travaille de nuit en usine, leur fille de quatorze ans, Aïcha, ne va pas à l'école - c'est louche. Et leur fils de dix-sept ans, Mouloud, alias Milou, alias 'tous les joueurs de foot célèbres du monde' est « maboul », handicapé mental, ingérable, épuisant. Et peut-être dangereux pour les enfants qui fréquentent l'établissement, qui sait ?
Aïcha intercepte les lettres destinées à madame la Principale du Collège, elle y trouve de drôles de propos sur sa famille. Ça lui donne un autre regard sur les gens, sur les hypocrites qui l'entourent. Pas tous hypocrites, d'ailleurs, certains ne cachent pas leur méfiance et leur rejet. Sa mère minimise la gravité du racisme galopant, son père est beaucoup plus pessimiste.

Encore une fois, Jean-Paul Nozière s'attaque à des sujets sensibles : le handicap, l'exil, le racisme, la montée de l'extrême droite. Et encore une fois, il le fait avec talent. Ses personnages sont particulièrement convaincants : les trouvailles et reparties du jeune homme handicapé sonnent juste ; Aïcha, l'adorable surdouée qui s'occupe si bien de son frère, porte un regard à la fois frais et mature sur le monde (elle me fait penser à Anne Frank) ; Zohra, qui a abandonné le henné et les robes traditionnelles pour mieux s'intégrer en France, raconte ses rêves de jeune fille brisés par les 'barbus' en Algérie au début des années 90 ; le père ne décolère pas...

Roman tendre, à la fois tragique et plein d'humour malgré la gravité des thématiques.
Et d'actualité, encore plus qu'en 2002. Mais moins qu'en 2017 ? Heum...

* si le nom de la ville est inventé, Jean-Paul Nozière précise bien en début d'ouvrage que « toute ressemblance avec des événements réels est volontaire »
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