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Critique de viou1108_aka_voyagesaufildespages


Lu dans le cadre du Challenge ABC

C'est du noir, du pur et dur. Je ne vous parle pas de café ou de chocolat, mais de quelque chose de bien moins réconfortant : la vallée du fleuve Tijuana et son embouchure, à la frontière Mexique-US. Il y est bien question de nature, mais rien de bucolique : les usines américaines implantées côté mexicain empoisonnent d'abord leurs ouvriers avec les émanations chimiques de leurs produits, puis déversent leurs déchets toxiques dans la rivière sans le moindre état d'âme. le principe du pollueur-payeur n'a pas cours ici. C'est pourtant le combat, le sacerdoce de Magdalena, jeune assistante juridique mexicaine. Ca, plus son bénévolat dans un foyer pour femmes battues. Voilà beaucoup de misère, de noirceur et de dangers pour de si frêles épaules. D'ailleurs Magdalena est victime d'une tentative de meurtre, et n'en réchappe qu'en s'enfuyant vers l'océan, où elle manque de se noyer. Finalement rejetée dans un sale état sur la plage, côté américain, elle est recueillie par Sam Fahey. Lui par contre n'a plus rien de jeune, ni de combattif. La quarantaine bien amortie, Sam la Mouette Fahey est une ancienne gloire du surf, reconverti, après un passage par la case prison pour trafic de drogue, en vermiculteur. Il vit seul avec son élevage de lombrics au fond de la vallée, dans une vieille ferme délabrée. Il survit, solitaire, taciturne, s'évadant dans la bière et le Valium, et dans ses souvenirs d'océan et de vagues mythiques dans la passe de Tijuana Straits.
Sam aidera Magdalena dans son combat écologiste, malgré une forte envie de préserver sa tranquillité si durement gagnée.
Vous vous en doutez, il y aura encore des vagues…

C'est donc du noir, et du tout bon. Pas de flics pour mener l'enquête, pas de rebondissements à toutes les pages, mais un certain suspense, et une plongée dans les bas-fonds de Tijuana, fabrique de criminels ultra-violents aux cerveaux ravagés.
Avec des personnages blessés par la vie, touchants, aux destins bouleversés et bouleversants, perdus au milieu des thèmes sombres de l'immigration clandestine, du capitalisme sauvage, de la drogue et des catastrophes écologiques, l'auteur nous laisse remonter à la surface et respirer quand il se met à parler de surf et de vagues avec poésie. C'est sûr, il connaît son sujet : l'océan, espace infini, de perdition ou de liberté…
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