AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de cedratier


« Perdre pied ». Colette Nys-Mazure (147 pages, Desclée de Brouwer).
Rohmer aurait pu appeler ça « Une semaine à la plage », tant ça ressemble à un film du cinéaste mis en roman.
Sur la côte normande, Antoine, vieux peintre du dimanche, et sa femme Jeanne, médecin en retraite, ont transformé leur grande maison de famille en un gîte chaleureux et accueillant. Ils ont d'autant plus besoin de mettre de la vie dans leur résidence de bord de mer que leurs grands enfants ont pris depuis longtemps leur envol, mais surtout qu'ils sont rongés intérieurement par l'angoisse du sida dont est atteint leur fils. Cette semaine d'aout, ils accueillent :
- Hilde, jeune femme qui démarre un travail dans l'hôtel voisin, et venue se perdre là après sa rupture difficile avec l'homme brièvement et violemment aimé à Rome.
- Frédéric et ses quatre enfants qui passent une semaine de vacances, en attendant de retrouver leur femme et mère bloquée par son travail
- Amélie, séparée depuis peu et qui se languit de son mari journaliste dont elle n'a pas de nouvelles depuis son départ en reportage en Afghanistan ; elle est accompagnée de leur fille Mosane, adolescente anorexique en manque de son père, avec qui elle a bien du mal à communiquer.
Dans une maison voisine, Julian, jeune adulte paraplégique suite à un accident de moto, cherche un sens à sa nouvelle vie immobilisée.
Tous ces personnages se croisent, plutôt en bonne intelligence, s'apprécient parfois, se lient même comme Mosane, Julian et un des enfants de Frédéric, même si presque tous vivent une douleur difficile. Chacun interroge sa vie, ses relations, ses craintes ou ses angoisses, goûte aux plaisirs réparateurs aussi.
Voilà, c'est aussi simple que ça, cette semaine de vacances, et ces petits « pas grand-chose » sont pas mal « joués », on prendrait bien une chambre dans ce charmant gîte, et le roman se lit bien, on partage toute l'empathie de Colette Nys-Mazure pour ses personnages.
Je n'ai par contre pas compris ce que vient faire l'irruption du cheval fou au milieu de la plage et du roman, ce qu'elle figurait comme image ou comme allégorie. Ni, surtout, cette manie de passer régulièrement du « il » (ou du « elle ») au « je » sans crier gare ; ça m'a semblé un artifice d'écriture tout à fait gratuit, il nous égare, et il alourdit d'autant plus la lecture que là non plus, je n'en ai pas saisi l'objet.
Dommage, mais il en reste quand même un bon petit livre.
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}