AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de AnneMarieLA


Eleanor et Franck, deux Irlandais divorcés depuis une quinzaine d'années se retrouvent en 1985 à Managua, capitale du Nicaragua en proie aux affrontements entre Sandinistes et Contras, pour identifier le corps de Johnny, leur fils mort qui, en rupture avec ses parents, était parti, rêvant de lendemains qui chanteraient dans ce pays en révolution. Ils ne reconnaissent pas leur fils dans la dépouille qu'on leur présente. Serait-il alors vivant ? Mais où ?
Commence pour eux une sorte de road trip sur les routes du Nicaragua jusqu'à la ville de Corinto où Franck , apprennent-ils, aurait une amie . Peut-être pourrait-elle les mettre sur sa piste....
Un voyage mouvementé et dangereux dans un bus bariolé aux couleurs du groupe de rock Desperados de amor auquel participait Johnny, en compagnie des autres membres de cette formation qui, de ville en ville, font une tournée dans le pays. Arrivés non sans mal à Carinto , l'affaire se complique …....

Bâti sur une alternance régulière de chapitres consacrés à la recherche du fils et de chapitres évoquant le passé du couple des parents divorcés contraints à présent d'oeuvrer en commun pour retrouver leur fils disparu, le roman propose ainsi une évocation d'un pays divisé, en proie à l'insécurité ainsi qu'une analyse de la vie du couple Eleanor- Franck, passé d'un amour passionné à l'indifférence puis à une séparation douloureuse . Echec d'un mariage lié d'abord à la perte d'un premier enfant, puis à l'alcoolisme d'une mère dont a souffert le fils .

Un ouvrage à l'atmosphère lourde qui porte bien son titre DESPERADOS. Il n'est pas facile pour des étrangers de comprendre le fonctionnement des administrations dans un pays inconnu en proie à la révolution. le sort de leur fils , s'il est vivant, repose sur leur habilité à négocier. A qui peut-on se fier ? le lecteur partage leur doutes, leurs interrogations, leurs espoirs, leur découragement aussi.

Toutefois malgré la gravité des situation auxquelles font face les personnages, le roman n'est jamais pesant. Joseph O'Connor a l'art d'injecter de la légèreté dans le dramatique, de conjuguer l'émotion et humour. La traversée du Nicaragua en minibus, en compagnie des musiciens quelque peu déjantés du groupe Desperados de amor, pourtant ponctuée de situations difficiles est traitée sur le mode cocasse, voire loufoque. Des dialogues, vifs et acides souvent marqués d'expressions en langue espagnole ( non traduites mais très faciles à comprendre), des extraits de chansons interprétées en concert par le groupe proposent d'heureuses diversions à l'atmosphère générale angoissante .

DESPERADOS a été pour moi une heureuse découverte, celle d'une autre facette de Joseph O'Connor dont j'avais apprécié MUSE et LE BAL DES OMBRES, romans bien différents.

Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}