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Critique de latina


Il n'y a pas à dire, JCO fait partie des meilleurs écrivains !
Profondeur psychologique, style au plus près de la pensée, focus sur l'Amérique profonde, description vraie des mentalités : tout est à prendre, chez elle.

La Fille tatouée vient de cette Amérique profonde, et elle provient même du plus profond des trous perdus, comparable à l'enfer, car son enfance et son adolescence ont été enterrées dans ce paysage de mines d'Akron Valley, finalement incendiées et rejetant des vapeurs toxiques.
La Fille tatouée, prénommée Alma, est profondément inculte, rejetée, niée dans sa personne, exploitée par ces mâles qui sautent sur tout ce qui est débile. D'ailleurs, les tatouages qu'elle porte, elle ne sait pas d'où ils viennent, du moins elle est incapable de l'expliquer.
Et quand la Fille tatouée rencontre l'intellectuel reconnu Seigl, auteur d'essais et d'un roman sur la Shoah, c'est le choc des cultures ! Ou plutôt le choc de l'inculture et de l'intelligence.

Oates excelle dans l'art de plonger dans les êtres, qu'ils soient horribles, fades ou tourmentés, pour en extraire la quintessence. Oates aime l'Homme, même si elle adore en raconter les instincts les plus sauvages ou les plus cachés. Elle l'aime tant qu'elle arrive à en extirper le coeur pour prouver la condition humaine, par là-même faible et excusable.
Pas de parti-pris, rien que l'humain, chez chacun, que ce soit la Fille tatouée, créature débile et molle, ou Joshua Seigl, au cerveau plein d'ouragan, ou encore les personnages secondaires, génialement décrits.

Je me ferais bien tatouer « JCO » sur le bras, tiens !
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