AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LuMM


S'inspirant d'un fait divers réel, le meurtre jamais résolu de la petite Joanbenet Ramsay, JC Oates donne la parole au grand-frère (9 ans à l'époque), un temps suspecté d'avoir tué sa petite soeur.
Le roman prend la forme d'un manuscrit en cours de rédaction auquel s'est attelé Skyler, ce grand frère devenu adulte.
Longue logorrhée d'un esprit tantôt confus, tantôt extrêmement lucide, distillant le doute, rétablissant ses vérités (mais des vérités fluctuantes), « petite soeur mon amour » est un exercice brillant, car il explore les méandres de la pensée, nous promène en permanence au bord du précipice, nous bouscule à chaque instant. le tableau d'une classe moyenne américaine obsédée par la réussite sociale et la sauvegarde des apparences est saignant et cruel. La relation parents-enfants est disséquée, exposée dans toutes ses ambivalences.

Malgré tout, cette lecture me laisse un sentiment général désagréable.
Si je suis allée au bout, les deux cent dernières pages furent longues et douloureuses presque. Un voyage de ce type est compliqué à mener sur la durée…
Et puis surtout, il y a eu cette sensation étrange de ne pouvoir jamais me détacher tout à fait de l'idée que l'auteure se « servait » de personnes ayant réellement existé pour créer sa fiction, et souvent j'ai ressenti un profond malaise à l'idée d'un vrai « grand frère », ayant vécu ce drame, vivant toujours aujourd'hui, transformé en personnage et dans la bouche duquel on met des mots qu'il n'a pas dit.
Commenter  J’apprécie          370



Ont apprécié cette critique (35)voir plus




{* *}