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Critique de Allantvers


J'ai l'estomac un peu retourné au sortir de ce conte d'un cruel naturalisme en marge de la guerre américano-japonaise, par un Nobel de littérature qui n'a pas volé son prix.
Nous sommes dans un village reculé et miséreux que la guerre n'a touché qu'à la marge en lui prenant ses hommes jeunes. Un avion ennemi s'écrase, on en ramène le pilote : il est noir. Pour les gamins du village, petits sauvageons livrés à eux-mêmes et à leur représentations peu éclairées du monde, pas de doute : c'est un animal, au même titre que le taureau de la commune, confié aux bons soins d'engraissage des villageois en attendant la décision des autorités.

Racontée par le gamin en charge d'apporter chaque jour sa nourriture au prisonnier, cette histoire est assez troublante, car l'animalité supposée du prisonnier le dispute à celle des gamins qui viennent le renifler comme une bête et cherchent à se faire apprivoiser, tout en explorant sans filtre leur sexualité naissante.

Sur toile de fond de guerre propre à faire resurgir la plus primitive des bestialités, cette nouvelle philosophique à la trame dramatique redoutablement efficace interroge de manière troublante ce qui fait l'humanité des hommes. Superbe!
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