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Critique de M_NOSTRUM


Mâchoires est aussi un formidable exercice de style où chaque chapitre surprend d'abord par sa forme, systématiquement différente de celle du chapitre précédent, tantôt dialogues où les prénoms des protagonistes sont remplacés par des initiales impersonnelles, tantôt monologues décousus ou références appuyées et récurrentes à des films d'horreur ou « creepypasta » qui donnent à ce texte un très fort caractère visuel et cinématographique. Quelle qu'en soit la forme, c'est avec maestria que Monica Ojeda tisse, au long des pages, le fil de son propos et développe sa profonde réflexion sur le féminin. Car tout est femme dans Mâchoires où les personnages masculins sont réduits à la portion congrue et aux rôles de faire-valoir ou de froids reproducteurs. Les filles, les femmes, les mères, y sont par contre des êtres complexes dont le roman explore en profondeur les plus profonds abysses, ceux cachés sous le vernis des convenances sociales, familiales et morales. Il fait également la part belle aux relations entre elles, à ces amitiés incandescentes de l'adolescence où tout est permis sous couvert d'inconscience et de jeunesse quitte à blesser, stigmatiser ou bannir. La relation mère — filles est particulièrement explorée et si les génitrices se veulent, à l'instar de toutes les mamans du monde, des louves protectrices, elles se muent ici en crocodiles carnassiers qui finissent par dévorer tout de leurs filles et de leurs aspirations. Quoi qu'il en soit, Mâchoires est un roman qui bouscule, parfois dérange mais il est indiscutablement l'une des très belles surprises de cette rentrée littéraire de janvier.
Lien : https://marenostrum.pm/macho..
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