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Critique de Damepluie


Avec ce roman, qui a obtenu le Prix Akutagawa en 1994, Hiraku Okuizumi nous plonge dans le désastre du traumatisme de guerre, dont il nous fait entrevoir dans une progression lente bouleversée d'à-coups les effets pernicieux pour le psychisme d'un homme, et l'efficacité redoutable de la compulsion de répétition. Ce désastre se prolongera dans la destruction même de ceux qui lui sont les plus proches: sa femme, ses deux fils. le grand intérêt de cette oeuvre est qu'elle ne suit pas un cours linéaire, mais elle entrecroise le quotidien répétitif d'un collectionneur obsessionnel, au mystère glaçant de l'assassinat cruel de son fils aîné, et aux cauchemars et souvenirs traumatiques qui resurgissent comme une antienne tranchante. L'on est finalement surpris de voir se clore ce texte sombre par l'évocation d'une sortie de l'enfermement intérieur, victoire lumineuse.
Pour ma part, j'ai été particulièrement frappée par la scène initiale: le jeune soldat Manase, débarqué depuis peu aux Philippines, se retrouve coincé dans une grotte sombre et froide au coeur de la jungle, l'un des derniers survivants parmi de nombreux soldats japonais en déroute, rongés par la famine, la vermine et la gangrène. Surgit un capitaine au costume comme miraculeusement préservé, à la voix autoritaire sans faille: déterminé à épargner coûte que coûte aux soldats de mourrir dans le déshonneur, il pousse Manase à commettre l'irréparable, se condamnant lui-même.
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