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Critique de cannelle124


Je crierai Olazabal et le pont s'écroulera de joie …..

Ou le sentiment d'être tranquillement assise à écouter les aïeuls de nos familles (la mienne et celle de mon mari) nous conter leurs mémoires, leurs bribes de souvenirs sur leurs origines espagnole et portugaise, ces familles ayant émigré au Maroc et en Algérie dans l'espoir d'y vivre mieux ... ou la branche italienne venue travailler en France. Par conséquent je me suis facilement plonger dans ce petit livre de mémoires (tout petit). L'écriture est simple, sans fioriture, celle d'un récit, presque une transmission orale ….

L'auteur nous partage ici l'histoire de sa famille d'origine basque, celle de ses grands-parents et de son père tout d'abord par le biais de la correspondance de ce dernier. Son père y décrit en quelques mots ses origines (son grand-père basque aventureux devenu marin puis installé sur Paris) avant de revenir sur son enfance quelque peu mouvementée, de Paris en Touraine devenu orphelin, puis le retour dans sa famille au pays basque à Hendaye avant de partir étudier à Orthez et enfin son départ pour Casablanca. Entre temps, fâché avec son oncle paternel, il jurera de ne jamais remettre les pieds en pays basque ….. S'ensuit quelques détails sur sa vie au Maroc …

C'est ensuite l'auteur lui-même qui nous raconte quelques souvenirs de son enfance de « basque » à Casablanca … une enfance heureuse mais pas toujours facile … une enfance entre deux cultures car sa grand-mère maternelle était marocaine, fille d'un caïd, et la famille vécut longtemps auprès d'elle dans la médina, imprégnée de ses coutumes … l'auteur se retrouve ainsi avec une éducation quelque peu différente des enfants « français » de l'époque … le livre s'achève sur son départ pour la France pour y étudier et où il rencontrera l'amour … Personnellement j'avais l'impression de retrouver dans ce récit des détails rapportés par ma belle-famille elle aussi de « Casa », sur le regard des autres notamment lorsque vous étiez de « souche étrangère » dans cette colonie française mais aussi sur la liberté de vivre dont pouvait y jouir les enfants …

« Je crierai Olazabal » est un petit ouvrage qui à première vue pourrait ne pas vous attirer … Pourtant sous ses airs de mémoires toutes simples et sans prétention, c'est un peu la mémoire de nombres d'entre nous qu'il interroge - peut-être un bien grand mot je l'avoue, car il ne le fait pas directement, aucun questionnement dans ce livre, juste un récit duquel chacun peut tirer ce qu'il veut en fonction de son ressentit et de son « passif ».
En effet nous sommes nombreux à avoir des parents, des grands-parents, voire plus loin, qui ont dû quitter leur région (je pense aux basques mais aussi aux corréziens, aux bretons … ) ou leur pays (italiens, espagnols, etc … ) pour venir au XIXe et début du XXe travailler en France … ou émigrer vers les colonies … « Je crierai Olazabal » c'est un peu leur histoire … Partir et laisser une culture, vivre et s'intégrer, mais garder au fond de soi et dans son coeur le sentiment de faire partie à la fois du pays/region/ville dans lequel/laquelle on vit quotidiennement tout en ayant des racines plus profondes ailleurs et vouloir ne pas les oublier, tout au moins se souvenir qu'elles existent … C'est un peu cette quête que l'on rencontre de nos jours dans l'intérêt grandissant qui se porte vers la mémoire de nos aïeuls et vers les recherches de nos origines par la généalogie ... D'où venons-nous ? Qui étaient nos Aïeuls ? A quel monde appartenait notre famille ? … Une quête d'identité … Chacun a une histoire de famille qu'il porte en lui … cette ouvrage en est un petit rappel.

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