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Critique de DOMS


Mostaghia, dans le récit de Maya Ombasic, c'est la mal d'un pays perdu, c'est aussi la mort d'un père dans la douleur de l'exil.
Après les camps de concentration, les bombes, à Mostar en 1992 Maya et sa famille fuient vers la Suisse. Là, comme souvent avec les réfugiés, on les prend pour des êtres inférieurs qui ne connaissent pas la vraie civilisation. Et surtout, eux qui sont communistes et athées, on leur impose quasiment une religion qu'ils n'ont jamais pratiquée. Car dans l'ex-Yougoslavie, les gens sont désormais catalogués catholiques ou musulmans et plus Serbes, Croates ou Bosniaques. Puis la famille part au Canada. Là le père se meurt de cette nostalgie pour un pays abandonné, sombre dans une dépression qui le détruit à petit feu, jusqu'à la maladie qui l'emportera.
Le récit de Maya Ombasic est très émouvant, évoquant cette guerre qu'on a presque déjà oubliée mais qui pourrait resurgir à tout moment, tant l'équilibre dans cette partie de l'Europe semble précaire.
Mostarghia, c'est un hymne à ce père qui lui a tant appris, qui a tant souffert de l'exil qu'il en meurt. Si l'auteur a souhaité écrire dans une langue qui n'est pas la sienne pour s'imposer une distance émotionnelle, on sent les sentiments, les interrogations sur l'avenir de ce pays, la douleur de la perte, la force de la famille. C'est un récit sincère qui se lit comme un roman, pose des questions et parle d'amour, celui d'un père, celui d'une fille, celui d'un pays. de tous temps, les réfugiés ont dû partir sur les routes, l'exil n'est jamais un choix évident.
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