AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de vincentf


Tiens, le mot n'existe pas. L'ordinateur souligne en rouge. Serait-il lui aussi à ce point imprégné de l'idéologie monothéiste (le mot existe) dominante ? le bouquin de Michel Onfray, qui ne fait pas dans la dentelle, détruit toutes les balivernes religieuses avec une violence qui n'a d'égale que celle déployée par les religions elles-mêmes pour défendre leurs mondes imaginaires, leurs arrières-mondes qui empêchent aux hommes de vivre dans le seul monde dont ils sont sûrs, la terre, en leur présentant un paradis qui en est l'exact inverse.

Les thèses de Michel Onfray sont très séduisantes, bien plus que la manière dont il les défend, notamment en réécrivant très rapidement l'histoire pour faire du christianisme le fruit de la névrose De Saint Paul et de la soif de pouvoir absolu de Constantin. L'histoire est toujours plus complexe que ça, les religions sans doute aussi. Cependant, en affirmant qu'il est impossible de faire reposer une vision du monde sur un livre écrit par plusieurs auteurs durant plusieurs siècles et dans lequel on trouve tout et son contraire, Michel Onfray met à jour une évidence dont on se demande pour quelle raison (la sacro-sainte tolérance ?) elle n'est pas plus souvent affirmée.

A quoi peut bien servir la fiction religieuse, la vie éternelle en des prés où l'herbe est fraîche et où nos corps, si volontiers martyrisés par les religieux, deviennent glorieux, presque spirituels, sinon à consolider un pouvoir qui empêche aux individus de revendiquer une vie meilleure ici et maintenant ? A quoi peut bien servir la référence à un livre unique sacré, Bonne Nouvelle tamponnée par Dieu lui-même, sinon à prendre la place que tous les autres livres peuvent revendiquer ? A quoi peut bien servir la révélation de la vérité sinon à tuer dans l'oeuf toute velléité des hommes, philosophes et scientifiques en premier lieu, à découvrir par le biais de leur propre raison ce qu'est le monde dans lequel nous vivons et quelle est la façon la plus intelligence d'y passer le peu de temps de vie que nous avons ?

Cette lecture renforce en moi ce sentiment de duperie qui a été celle de mon enfance durant laquelle on m'a obligé à me prosterner devant un Dieu dont on n'a jamais pu me prouver rationnellement l'existence puisque le livre dont on lisait des passages choisis était la vérité et que penser qu'il était possible que Dieu ne soit qu'une invention humaine tenait de l'impensable parce qu'on ne pense pas hors du moule chrétien. Cette lecture, douloureuse parce que j'y adhère, me coupe radicalement du monde dans lequel je vis et des gens que j'aime. Alors j'essaie d'être critique, de faire par exemple à Michel Onfray le reproche de ne jamais évoquer le protestantisme. J'essaie de sauver les meubles pour pouvoir parler aux gens et la duperie, parce que tout le monde ne peut pas être Michel Onfray, continue.
Commenter  J’apprécie          573



Ont apprécié cette critique (26)voir plus




{* *}