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Critique de 5Arabella


Le narrateur du roman, Cipriano Parodi, est un jeune vénitien, qui dès son enfance a inventé des histoires, des récits, a imaginé des vies de personnages. Il finit par écrire un roman, qui lui vaut d'être contacté par un écrivain célèbre, faiseur de best-sellers. Invité à New-York, Cipriano se voit proposer une collaboration avec Caspar Jacobi, qui comme Alexandre Dumas, utilise un certain nombre d'assistants, pas tant pour écrire, que pour imaginer. le salaire est intéressant, et Jacobi promet au jeune homme qu'il pourra toujours écrire pour son compte personnel. Grand admirateur de Jacobi, Cipriano se laisse convaincre. Mais très vite, il commence à se poser des questions. Qui est vraiment le mystérieux Caspar Jacopi, que personne, à part une exception, ne voit en dehors du travail ? Qui est la femme à l'extraordinaire beauté dont la photo trône sur le bureau de Jacobi ? Qu'est-il vraiment arrivé au prédécesseur de Cipriano, mort dans des circonstances troubles ? Et enfin, comment Jacopi arrive à savoir ce que Cipriano imagine, avant même qu'il le lui raconte ? Une lutte qui ne dit pas son nom s'installe entre Jacobi et Cipriano, qui a la sensation d'y jouer sa vie, et même plus, son âme.

Un opus très réussi à d'Ongaro à mon sens. Comme toujours chez l'auteur, il ne faut pas s'attendre à avoir à la fin la réponse à toutes les questions. Il ne s'agit surtout pas d'une intrigue avec une action conclue de manière univoque. Ongaro ne fait qu'entrouvrir des portes, de lancer des pistes, et laisse le lecteur imaginer. Nous suivons ainsi des bouts de récits, d'histoires, imaginés par Cipriano, qui vont rarement jusqu'à leur conclusion, car elle ne peut qu'être décevante, elle doit forcément choisir entre tous les possibles un seul. C'est ce que découvre le baron Samedi, le personnage auquel Cipriano s'attache le plus, avec une forte identification. Mais tous les personnages imaginés, ne sont au final que le reflet, la projection d'un auteur, des avatars, des substituts fantasmagoriques. La question centrale, vitale, devient donc qui est l'auteur du livre que nous lisons. Est-ce Cipriano, qui imagine Jacobi ? Ou Jacobi qui imagine Cipriano ? Ou enfin Ongaro qui imagine les deux ? Ongaro, à son habitude joue avec les codes de différents genres littéraires : policier, fantastique, roman d'initiation, roman historique, roman d'aventures…. Peut-être jamais, comme dans ce roman, il n'a joué sur autant de tableaux à la fois, tout en second degré, ironie, élégance.

A chacun de choisir sa version. Au final, l'auteur c'est peut-être le lecteur.
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