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Critique de cedratier


«Croire au merveilleux» Christophe Ono-Dit-Biot (233p, Gallimard)
C'est, à travers une bribe de critique entendue à la radio, le lien à la mythologie grecque qui m'a donné envie de lire ce livre. Roman d'un auteur dont je n'avais rien lu, que je ne connaissais pas du tout, mais dont j'ai appris, en le « wikipédiant », qu'il est jeune et beau, que tout lui réussit, que, journaliste, il est partout (Birmanie et USA, Canal+ et France Culture, avec Beigbeder et BHL, au Point et ailleurs), et qu'il est littérairement assez primé. Dont acte, je m'incline et j'ai honte de mon inculture.
César, journaliste dont on ne sait rien (si ce n'est qu'il gagne très bien sa vie), père d'un adorable bambin, ne se sent plus de vivre car il est veuf inconsolable. Un soir il avale des cachets après avoir mis son garçon à l'abri de tout besoin, mais il est sauvé par une voisine inconnue, très jeune, très belle, très grecque, très cultivée, très riche (ou plutôt fille d'un richissime homme d'affaire)… Va-t-il renaître de son désespoir, renouer avec l'amour ? Son incertain retour à la vie est l'occasion de belles découvertes (la fresque du plongeur, les références à la littérature antique, quelques expériences d'art contemporain). Le lien avec le garçon est bien mis en valeur (en émotions), c'est une des réussites du livre. Alors certes le narrateur, « Je », César lui-même (ça donne sans doute plus de densité au désarroi du héros) nous fait passer du Paris BCBG à la côte amalfitaine pour gens aisés, de Majorque au Japon, il nous immerge de plus en plus dans un univers très mondain et superficiel, et au bout d'un moment, ça commence à irriter, on se demande jusqu'où cela va aller. Et je n'ai pas toujours compris dans le texte les incessants passages du présent au passé, et les tentatives de calligrammes m'ont laissé dubitatif.
Dit comme ça, ça sent le romantisme réchauffé à la petite semaine. Mais entre intérêt, émotion, parfois irritation et suspicion de facilité, l'auteur a su me piéger (me tromper, et m'enfermer), et il m'a emmené là où je ne m'attendais pas, son roman démentant finalement les critiques qui me venaient à la lecture. Pour cela, il aura fallu aller au bout du livre, se laisser guider malgré les réserves. Et le lendemain, je me sens toujours très habité du récit. Une belle lecture, finalement.

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