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Critique de Yassleo


Tout se déroule à Santa Cruz de Natividad, petite ville nichée au coeur de l'Amazonie à la lisière de la forêt équatoriale avec pour seul attrait l'extraction de diamant d'une mine gérée par une compagnie peu regardante sur les conditions de travail. Don Armando de Cristobal y Majorque, prospère représentant sans scrupule de ladite compagnie, regarde d'un mauvais oeil le semblant de syndicat naissant regroupant des mineurs prêts à en découdre pour améliorer leur statut. Il cherche à éliminer la tête pensante du groupe, Emilio Marguliès, et engage alors un tueur à gages, Jorge-Luis Alfaquès, vieux briscard en fin de vie bouffé par le cancer et dont ce sera le dernier contrat avant la mise au vert. Don Armando élabore un plan qui, en plus de le débarrasser d'éventuelles émeutes ou révoltes, devrait asseoir durablement son pouvoir. Tout est prévu sauf... l imprévu.

Ce roman se révèle être une belle surprise tant au niveau de l'histoire très prenante car sans temps mort, que de l'écriture d'Oppel. Certes ce style laconique ainsi que le cynisme ambiant choisis par l'auteur peuvent dérouter dans un premier temps. Puis on s'habitue voire on adore, tant c'est parfaitement adapté a cette intrigue. A l'image de tous les protagonistes pour lesquels le temps est compté, on est sur l'économie de mots, l'économie de réflexion. L'écriture est ferme et sans détour, et l'humour incisif et noir illustre parfaitement ce climat lourd et tragique ainsi que les non états d'âme de ces personnages déterminés et froids.
En outre, l'auteur profite de cette intrigue pour évoquer les perpétuels combats de l'humanité. Même à l'autre bout du monde, dans un des coins les plus reculés de la planète prédomine la lutte des faibles face aux puissants, de l'individu face au groupe, de la civilisation moderne et développée face aux tribus ancestrales autochtones, et enfin de l'homme face à lui-même, avec notamment le combat contre la maladie. Cynique, froid, noir, Oppel porte un regard impitoyable sur l'espèce humaine inexorablement confrontée aux conflits raciaux, sociaux, culturels ou personnels.
 
Je souhaite donc à ce petit roman de série noire de 1992 perdu dans la masse de ses congénères plus récents de connaitre une deuxième vie. Un bon moment de lecture divertissant et dépaysant pour ma part.
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