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Critique de Jahro


La petite maison Critères a eu l'idée opportune d'éditer une collection entièrement consacrée au street-art. Sous la signature Opus délits, elle présente les principaux acteurs de cette scène plus vraiment émergeante qui s'évertue aujourd'hui à concilier sa renommée exponentielle avec ses fondements libertaires.
Ainsi on croise C215, Ernest Pignon Ernest, Invader, YZ maniant les pochoirs et les bombes, explicitant leur travail, narrant leur histoire et brossant leurs raisons. Dommage qu'il manque encore à l'appel le célèbre et secret Banksy, jamais à l'aise à l'idée de publiquement se confier.

Voici donc Jadikal, activiste de la lumière, nouveau-né dans cette communauté dont il se démarque d'emblée par son approche tridimensionnelle et préparée. Il est un light-painter ; ses pinceaux sont des torches, sa toile un hangar, son oeil un papier numérique où fricotent ensemble le temps de pose et la nuit. Il assemble et dirige une chorégraphie lumineuse où les lieux les plus sordides s'animent, se révèlent, soulignant leurs traits et masquant leurs coins sombres, à la fois décors et sujets, tandis que les habillent des lettres, des elfes et des nuages de fumée rayonnante.
Jadikal se définit comme militant de l'imaginaire. Il explore de nouvelles pistes pour ses tableaux persistants et développe un langage propre composé de néons, de flambeaux, du mobilier de la ville et de son appareil. Il se rapproprie des espaces déjà conquis par ses cousins graffeurs et les inscrit dans le temps, la durée, mettant en avant ce qui a touché son regard et cachant dans l'ombre les masses indistinctes.

Cette analyse, c'est en substance celle du jeune critique en charge de l'ouvrage, Frédéric-Charles Baitinger, prénom pompeux mais jugement certain. Elle précède une courte interview moins instructive que sympathique, méritoire en ce sens qu'elle nous rapproche de ce jeune économiste décidant un jour de tout plaquer pour se consacrer à son art.
C'est aussi ça que j'aime au Salon du livre : flâner dans les allées, chiner dans les étals et repartir avec de jolies découvertes.

3,5/5
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