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Critique de Pecosa


Pecosa
12 décembre 2018
Le Britannique Oliver Gordon quitte Londres pour s'établir en Espagne, pays dont sa mère était originaire. Il a hérité d'une belle villa à Suances, village côtier de Cantabrie dont il veut faire un hôtel pour touristes fortunés. Son existence va basculer lorsque des ouvriers trouvent dans un des murs de la résidence le cadavre d'un nourrisson momifié qui porte une amulette aztèque.
La découverte morbide va provoquer l'ouverture d'une boîte de Pandore familiale dans une bourgade où tout le monde se connaît. D'autres meurtres vont être perpétrés et pour résoudre cet imbroglio, les enquêteurs vont devoir fouiller le passé des notables du coin et se pencher sur les répercussions qu'eut la guerre civile dans la vie des habitants de la localité.
Premier roman de la trilogie de l'avocate galicienne María Oruña, Le port secret, depuis suivi de Un lugar donde ir et de Donde fuimos invencibles, met en scène la lieutenant de la Guardia Civil de Santander Valentina Redondo.
Si l'on apprécie les verts paysages peu arpentés par le genre polardeux de la Cantabrie, ainsi que les personnages féminins farouchement décidés à s'extirper par la violence de leur condition sociale, c'est l'évocation des maquis que je retiendrai de cette lecture. Rares sont les ouvrages grand public qui sortent des limbes des épisodes de la post-guerre. Maria Oruña ne manque pas de mêler à sa trame narrative une partie de l'histoire espagnole, en mettant en scène dans les montagnes de la région des Républicains contraints de se cacher pour éviter la prison, les exécutions ou désireux de poursuivre la lutte: « Les combattants qui étaient partis se cacher dans la montagne au cours de l'hiver 1937 furent considérés comme des « fugitifs ». Mais ceux qui, comme David, prirent le maquis à la fin de l'année 1944 dans une résistance organisée furent qualifiés de « guérilleros ». Chaque cellule de guerilla se composait d'une dizaine d'hommes. Dans celle de David , il y avait Pedro, le Manchot, et d'autres républicains pour la plupart issus de la prison provinciale de Santander ou du centre pénitentiaire d'El Dueso. Parmi eux, certains combattants n'étaient pas idéalistes, pas même révolutionnaires, mais l'oppression dans leurs villages était telle qu'ils avaient choisi la résistance à une vie moins rude mais pétrie de servitude ».
Le port secret est un ouvrage très dense, focalisé sur la psychologie des personnages ainsi que sur la thématique de la filiation, au détriment du contexte historique survolé alors qu'il est partie intégrante de l'intrigue. Je pense à l'un des personnages principaux dont on apprend tout à coup le passé militant (la romancière s'inspire de l'existence incroyable de la Républicaine Marina Vega de la Iglesia, originaire de Torrelavega, espionne au service de la Résistance française, qui fit passer clandestinement la frontière à des centaines de réfugiés et prit une part active dans la traque des nazis réfugiés dans la Péninsule ibérique) sans que Maria Oruña ne développe cet élément d'un passé pourtant déterminant dans la construction de la personnalité de l'héroïne. Une petite page et puis s'en va...comme d'autres petits cailloux semés sans que cela ne mène à rien ni personne. Qui trop embrasse etc, etc, est une pensée qui ne m'a pas quittée durant toute cette lecture aussi plaisante fut elle.
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