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Critique de emmyne


emmyne
16 septembre 2012
Dans ce recueil de nouvelles qui alterne récits réalistes et fables, Elsa Osorio déploie ses thèmes forts et récurrents de la disparition ( de personnes, l'exil, les rencontres ), de l'identité, celle des origines, de la division de la personnalité et de sa re-union. Pas de grands mots, pas de grands morts, des portraits en souffrances intimes aux prises avec l'Histoire sombre argentine. Ce sont les formes d'emprisonnements, de censures, de mensonges et de trahisons imposées par le noir de la société.

Le malaise est prégnant, parfois suffocant, l'angoisse latente. Car ce recueil, c'est aussi l'écriture des secrets et des ténèbres personnels. Et pourtant, une lumière perce les pages, peut-être un pardon, une lueur de liberté – être(s) libéré(s) – qui vient du coeur, d'espoirs toujours possibles.

« La peur la gagne de nouveau, elle arrive par vagues, comme la mer, et elle les brise une à une jusqu'à les vaincre. Elle palpe son corps avec ses mains et, en atteignant les yeux, elle les débarrasse du maquillage dont elle se sert pour faire face à l'autre forêt, celle du dehors. »

L'alternance des genres des textes rend la lecture d'autant plus saisissante. Fascinantes, les fable, qui empruntent à différents registres, racontent la quête identitaire en échappée fantastique, transfigure un réel sans le dénaturer mais travesti, traversé par les symboles. C'est tout le talent d'Elsa Osorio, ce regard intérieur qu'elle dépose subtilement sur l'extérieur, couvrant les failles à combler de part et d'autre. Un regard attaché, accroché, aux êtres; un regard dans lequel se reflète un tableau en kaléidoscope aux éclats brillants.

Et l'on ne sait plus si c'est la violence des mots infâmes de la dictature argentine ou celle de ceux de l'allégorie qui est les plus dérangeante.
Lien : http://www.lire-et-merveille..
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