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Critique de le_Bison


Bêtes, Hommes et Dieux.

A travers la Mongolie interdite, 1920-1921.

Ce n'est pas que de la littérature de voyage, un énième compte-rendu d'un écrivain en mal d'aventures, l'écriture d'une expédition folle à travers les contrées les plus reculées et les plus sauvages que m'offre aujourd'hui Ferdynand Ossendowsky. Non. Cela se passe au-delà des simples mots qu'il peut utiliser de sa plume. J'y retrouve de la magie, de la spiritualité, du non-rationnel qui marque d'une empreinte indélébile une telle aventure, le genre de truc à vous transformer un gars jusqu'à la fin de sa courte vie.

Bêtes. Dans ce qualificatif, j'y vois surtout la sauvagerie des hommes, et surtout des « rouges ». Contraint à la fuite sans attendre sous peine de se voir devant un peloton d'exécution, l'auteur prend son fusil, quelques cartouches dans sa besace et affronte le froid, l'hiver, neiges et glaces, pour traverser la Sibérie centrale. Des rencontres parfois humaines, d'autres crapuleuses voire guerrières. Éviter les bolcheviks, les sympathisants, les représailles, les voleurs ou les mendiants prêts à vous vendre ; Se défendre avec son fusil, son couteau, sa machette ; Trouver un abri, s'isoler, se réchauffer, croiser des regards teigneux et impénétrables, sentir les bonnes âmes en un clin d'oeil et repartir, toujours plus vers l'Est, toujours plus vers le Sud. du courage, notre auteur n'en manque jamais, de la ténacité et un certain esprit de survie pour plonger toujours vers l'antre des ténèbres. Préférer le noir aux rouges.

Hommes. Derrière lui la Sibérie, devant la Chine, la Mongolie et le Tibet. Au fur et à mesure de ses avancées dans ces si lointaines contrées, Ferdynand (au bout du second bouquin, je me permets quelques familiarités) y croise des Hommes, de ceux qui possèdent âme et courage, armes nécessaires pour survivre dans une région si hostile et inhospitalière. Des hommes, des paysans, des fonctionnaires toujours prêts à lui apporter leurs aides, à le cacher des espions bolcheviks, à le conduire à travers montagnes plaines immenses et déserts terrifiants. Il troque le cheval contre le chameau, il dodeline plus qu'il ne galope mais l'essentiel est toujours d'avancer, son objectif, et de rester en vie pour me raconter quelques années plus tard ses perceptions de la vie, ses rencontres magiques, ses moments d'intenses émotions qu'une telle aventure lui a octroyé.

Dieux. Au-delà de l'immensité des plaines de Mongolie, l'auteur découvre la « religion en jaune ». Dans ces montagnes, règne une atmosphère étrange. Des nuages, des volutes qui surplombent les falaises, des monastères et des hommes qui vivent de prières, de spiritualités, de magie presque. Ce ne sont plus des hommes, ce sont des saints, des Dieux vivants qui font forte impression auprès de notre écrivain-aventurier. Des rencontres marquantes qui frappent les esprits et apportent son lot de mysticisme surnaturelle. Ces hommes en jaune n'ont pas du tout la même vision du Monde, des autres que lui – que nous. Ferdynand au terme de son voyage, en reste profondément perturbé comme si il avait senti un étrange phénomène : celui de se sentir initié à une nouvelle religion qui en profondeur va chambouler votre âme.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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