AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de latina


Je cale.
Cela m'arrive rarement, mais ici, oui, je cale.
Car c'est très difficile de raconter l'expérience que je viens de vivre avec ce livre, tout à fait étrangère à mes habitudes, à mon style de vie, à mon caractère.

Il s'agit d'un très long monologue intérieur, raconté par un narrateur d'une cinquantaine d'années, seul, sans famille, sans passé ; pour lui, l'enfance est un territoire lointain auprès duquel il ne revient jamais, comme l'embryon de la vie d'adulte, la vraie vie. Mais est-ce la vraie vie, celle qu'il mène ? Sans attaches, ayant connu des femmes, les ayant quittées, sans ami véritable, sans lieu auquel tenir ? Brrrr....Il me donne vraiment froid dans le dos, cet homme.
Il a bien un projet de vacances, comme chaque année depuis 3 ans, avec des amis, je vous dis, pas du tout intimes, et qu'il rencontre quelques fois pour préparer les dites vacances.
Il a bien une copine à la dérive qui le relance de temps en temps pour s'apitoyer sur elle-même.
Il a bien des collègues de travail dont il ne connait rien.
Il a bien une connaissance avec qui il a couché 4 ou 5 fois, et qui le relance aussi, mais pas pour vivre avec lui...et la raison, je ne vous la donnerai pas.
Il déménage. Son nouvel appartement pose un problème, encaqué qu'il est entre la Seine et la voie rapide, dans une espèce de quartier qui semble – je le cite – un chaos.
Déprimant, n'est-ce pas ?

Et puis ses « amis » avec qui il doit partir en vacances vont chacun avoir quelque chose dans leur vie qui les entraine vers autre chose : séparation, maladie, mort. Que faire avec ces évènements capitaux ? Comment les appréhender ? Comment réagir face aux protagonistes, tout en se rendant compte qu'on est soi-même embarqué?

Et bien, pour tout vous dire, j'ai beaucoup aimé ! Ce roman appartient à ce qu'on appelle « le Nouveau Roman », écrit d'une autre façon, sans aucune commune mesure avec le style habituel. Les phrases ont un vocabulaire choisi, c'est le moins qu'on puisse dire. Tout est pesé. Courtes ou longues, elles s'enchaînent pour décrire précisément la pensée. Et le narrateur, s'il se pose des questions, a une méfiance instinctive pour ce qui est profond. Peur, dirait-on. Donc les gestes ont beaucoup d'importance. Ou plutôt l'amorce de gestes. Les regards. Les (demi)-sourires. Les lieux ont énormément d'importance, ils paraissent être là pour remplir le vide de la personne.

On reste donc à la surface des choses, mais cette surface-même nous appelle à la creuser.
Et l'humour n'est pas loin de cet étrange état.

Christian Oster, je compte le découvrir davantage.
Car sa manière de décrire la personne et le monde qui l'entoure me plait.
Décalée.
Commenter  J’apprécie          4212



Ont apprécié cette critique (39)voir plus




{* *}