Christian Oster - La vie automatique .
Christian Oster vous présente son ouvrage "La vie automatique" aux éditions de l'Olivier. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/1934121/christian-oster-la-vie-automatique Notes de Musique : Free Music Archive: Gillicuddy - All Eventualities. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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« C’est toujours la même histoire, l’amour c’est ce qui manque le plus, à ceux qui aiment. »
« On rit faute de mieux, parfois. »
« En fait, rien ne me choque. Quoique tout me blesse. »
-Merci, dit-elle ( la fée) au cochon. Mais, me voilà bien, maintenant, avec une chaise sur laquelle je ne peux plus m'asseoir.
- Pourquoi? Demanda le cochon.
-Parce qu'il y a un cochon dessus, s'énerva la fée.
- Ce n'est pas faux, fit la chaise.
-Tu peux venir sur mes genoux, proposa le cochon à la fée.
- Bien sûr ! S'indigna la fée. Une fée sur les genoux d'un cochon! Très chic, vraiment!
J'étais frileux, comme homme. À part l'amour, je ne valais pas grand-chose. À part aller vers l'amour, j'entends. Je ne parle pas de succès, pitié.

Jeanne était brillante, comme André, elle était blonde, elle était belle, un peu moins belle, toutefois, qu'il n'avait d'abord semblé. Mais elle profitait, justement, d'être un peu moins belle que les toutes premières fois pour apaiser le regard et, sur ce fond d'apaisement, l'éveiller de nouveau par quelque éclat insoupçonné. On accédait ainsi à la beauté par paliers, avec des intermèdes de déception ou encore de chute, mais avec le temps les chutes se faisaient moins fréquentes, on tombait de moins haut, également, chaque fois, et pour finir on ne désapprouvait plus rien de ce visage, de ces gestes, on ne pouvait plus redescendre, on montait toujours, accédant à cette beauté dont la caractéristique était peut-être, en effet, de croître, de se renforcer avec le temps dans le regard de qui s'en voulait bien saisir. Il en allait de même pour sa brillance, d'une certaine façon, qui ménageait chez elle des périodes parfaitement ternes, mais que l'on goûtait comme des éclipses.
La mort n'explique pas tout. L'amour non plus.
"Remarquez, moi aussi il y a des tas de choses que je ne sais pas. où je vais, par exemple. Mais je sais où je ne vais pas."
Exagérons. Disons qu'il fut un temps, pas si éloigné du reste, où je vivais avec une mouche.
Ce n'est pas une métaphore. C'était une vraie mouche, et, quant à prétendre que je vivais avec elle, qu'on me pardonne, mais, à l'époque, j'ignorais ou j'avais oublié que l'existence de ce diptère , n'excède jamais quarante-huit heures.
La journée recommençait. Une journée, en fait, n'importe quelle journée recommençait. Je repartais de zéro. De nouveau, j'avais moins de fièvre. La force de me lever, mais pas le courage. L'intérêt d'être vendredi, une considérable avancée objective par rapport à jeudi, me paraissait douteux. D'autant qu'au-delà se profilait le week-end. Et au-delà encore, la vie. La mienne, en tout cas. J'aurais tout donné pour n'être pas moi. Mais je n'avais pas d'autre idée.