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Critique de cedratier


« Hôtel de Guerre » ; Jean-Luc Outers (Gallimard, 180p)
Pour qui chercherait un livre répondant à la belle appellation de « roman » (puisque c'est écrit sur la couverture), on peut largement passer son chemin ; d'histoire, il n'y en a pas l'ombre d'une trace. Il s'agit surtout de deux carnets de voyages distincts à Sarajevo, visiblement très autobiographiques.
Le premier se situe en 1994, en plein siège de la ville. L'auteur-narrateur, écrivain, y est envoyé pour une (petite) semaine par Reporter Sans Frontière pour rédiger un petit reportage écrit et filmé de 5 minutes, sous un angle un peu différent de celui des journalistes. Pour qui s'intéresse au drame de Sarajevo ville martyre, ce livre, sur le plan strictement documentaire, n'est pas sans intérêt, « je » croisant des visages dans un hôtel délabré, un hôpital qui coule, ou au milieu des ruines, sans eau ou presque, avec le risque permanent des snipers, les morts qu'on enterre dans les jardins publics. Mais même ce survol m'est apparu assez superficiel, bien trop rapide, on trouve mieux dans des tas de reportages de presse.
Le second se situe 25 ans plus tard. En 2019 J.L. Outers retourne dans la ville reconstruite, sur les traces d'un amour rencontré durant son premier périple, une anesthésiste italienne en mission humanitaire traumatisée par ce qu'elle a vécu depuis sa place de médecin de guerre. Récit de ce voyage (plus bref que le premier, mais plus autocentré et intime encore), des retrouvailles avec des personnes rencontrées à l'époque, portrait d'une ville et d'une région désormais clivées entre communautés qui se regardent en chiens de faïence, par l'auteur qui soigne sa dépression aux anxiolytiques. Même sur le strict plan documentaire, il ne reste plus grand-chose d'intéressant dans cette brève seconde partie du livre.
Il y a certes ici ou là de l'émotion. Mais l'écriture assez banale, avec des lieux communs (ex :« depuis que les hommes se déchirent, les filles semblent peu douées pour la guerre. » « Même une pluie d'obus n'a jamais perturbé le cours d'une rivière (…) seule pouvait changer la couleur de son eau lorsque le sang s'y répandait »), n'est pas non plus de nature à permettre que cet « Hôtel de guerre » s'inscrive dans la mémoire comme un bon livre.
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