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Critique de vincentf


Que dire de plus? A force de lire l'histoire du nazisme, elle se banalise. Je lis des horreurs mais elles me passent par dessus la tête. Des statistiques effrayantes et des tableaux de chiffres incroyables défilent, je lis, je referme le bouquin en me disant que je suis bientôt prêt pour l'examen et que mes études sont bientôt terminées. L'histoire arrondit les angles. La réalité si proche du nazisme (des gens qui l'ont vécu vivent encore, figurez-vous ça) devient fiction, se fige. Au détour d'une photo, d'un chiffre ou d'une phrase, on se dit "quelle horreur !" puis on (je) se dit qu'il serait quand même temps d'aller dîner et que c'est vendredi, que ça va, j'ai assez bossé cette semaine.

Comment ne pas oublier ? Comment se sentir concerné ? Questions insolubles pour tout historien, tragédie (parce que pas vécue comme telle) pour l'historien du nazisme, dont la connaissance même de l'horreur est la cause de son (mon) indifférence. Et l'on se surprend à envier les soldats soviétiques entrant à Auschwitz, découvrant dans sa plus pure et abjecte brutalité les corps squelettiques entassés, les odeurs nauséabondes de cadavres brûlés, et tout ce qui pour nous n'occupe que les livres d'histoire. Que faire ? En faire de l'art ? Sacraliser ? Hélas, sacraliser et banaliser vont de paire. Nous n'avons pas le choix (j'écris dans le vide, seuls les livres d'histoire, les chiffres, les photos, les descriptions chirurgicales de l'horreur disent quelque chose), il faut à chaque fois lire l'horreur du nazisme comme si nous l'avions oubliée. Et il ne faut jamais l'oublier.
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