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Critique de isabellelemest


Plus que de souvenirs d'enfance et de jeunesse, il s'agit d'une réflexion passionnante sur la formation d'une personnalité, en l'occurence de chercheuse et d'historienne. L'auteur divise son livre en trois parties : dans "L'école de la Bretagne", elle raconte son enfance auprès de sa mère institutrice et de sa grand-mère attachée aux traditions et et à la langue bretonnes, dans la dévotion d'un père mort précocement (l'enfant n'avait que 4 ans), militant de la cause indépendantiste bretonne, mais sans se rattacher au nationalisme sulfureux d'un Roparz Hémon. La bibliothèque du père disparu alimente ses premières lectures et la nourrit de ses légendes celtiques. Mais il faut aussi compter avec l'école "du diable" (= laïque) où vit la famille et où Mona fera ses études primaires. Puis vient "L'école de l'Eglise", avec tous son lot de rites et de croyances et la gêne de devoir arbitrer entre les mondes laïque et catholique, ce dernier largement dominant en Bretagne. Enfin dans "L'école de la République" Mona Ozouf raconte ses études secondaires et supérieures, où elle a clairement choisi la République une et indivisible, ce qui l'amène à une réflexion passionnante sur la dialectique entre particularisme et État central, entre communautarisme et valeurs républicaines, qu'elle, l'historienne de la Révolution, rattache à l'opposition entre Girondins et Jacobins.

Un livre très intéressant, par la sincérité des souvenirs et des réminiscences personnelles, mais aussi par la volonté d'élever le débat et de faire un choix difficile entre appartenance particulière et inclusion dans un État unificateur. Avec beaucoup d'honnêteté intellectuelle, Mona Ozouf admet les apports du communautarisme (défense des minorités, des femmes, etc.) même si son choix final est celui de la République et du français, liens communs de tous des citoyens unis par une même devise. Une belle écriture contribue à enrichir le livre et à en rendre attrayante la lecture.
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