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Critique de Ode


Voici un roman complexe et foisonnant, qui rend hommage aux hérétiques contemporains ou anciens, osant défier leur religion ou l'ordre établi. Sa construction biblique en trois livres et une genèse, assez ironique compte tenu du titre, permet de séparer le récit en trois parties distinctes, bien que liées.

Le héros, ou plutôt anti-héros, de cette histoire est Mario Conde, ex-policier cubain, qui vivote maintenant en revendant des livres anciens. Dans la première partie (livre de Daniel), il aide le fils de Daniel Kaminsky — juif polonais émigré à La Havane avant la guerre — à reconstituer le parcours de son père sur les traces d'un mystérieux tableau de Rembrandt extorqué à sa famille à l'époque nazie.
La deuxième partie (livre d'Elias), située au XVIIe siècle à Amsterdam, décrit la vie de Rembrandt et d'un de ses apprentis, expliquant ainsi l'origine du fameux tableau.
Retour à La Havane pour la troisième partie (livre de Judith), où Conde enquête cette fois sur la disparition d'une jeune fille. Cette sombre affaire le remettra contre toute attente sur la piste du tableau.
Quant à la genèse, en partie tirée d'une chronique du XVIIe siècle, je vous signale seulement qu'il faut avoir le coeur bien accroché pour la lire...

Reconstitution historique et polar, immersion dans la Havane de 1939 à nos jours, biographie de Rembrandt, essai sur la liberté ou sur la persécution des juifs au cours des siècles, les 600 pages d'Hérétiques ne cèdent jamais à la facilité. Une fois acclimatée aux redondances de Leonardo Padura, qui ne lésine ni sur les adjectifs ni sur les explications, j'ai adoré suivre Mario Conde, ses bouteilles de rhum et sa vieille clique de copains tous affublés de surnoms: le Flaco (le maigre), le Conejo (le lapin), Candito el Rojo (le rouge), Yoyi el Palomo (le pigeon)… . Vieux con et macho dans l'âme, mais très fidèle en amitié comme en amour, Conde est décidément bien attachant. En revanche, j'ai trouvé la partie sur Rembrandt et son apprenti, bien que très documentée, un peu lente et touffue à mon goût. Heureusement que Conde reprend la main, et la bouteille, dans la dernière partie.

Au cours du récit, l'auteur fait souvent référence à ses enquêtes précédentes. Il n'est pas nécessaire de les avoir lues pour suivre celle-ci, mais je me laisserais bien tenter par une nouvelle virée à la Havane ! C'est l'occasion d'ajouter quelques titres à mon pense-bête.

*** Livre sélectionné pour le prix Libraires en Seine 2015 ; prix décerné à Jacob, Jacob ***
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