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Critique de JMLire17


Il est des livres dans lesquels on se sent tellement bien que l'on appréhende la fin de la lecture. Ce fut mon cas avec ce roman de Léonardo Padura. L'auteur cubain nous montre à la perfection ce qu'est la vie de ses compatriotes depuis la révolution. Il n'attaque pas directement le pouvoir communiste, il décrit les privations, les frustrations, la suspicion d'être entouré d'indics de la police, et le cataclysme de la fin de l'Union soviétique, la désillusion des jeunes lorsqu'ils arrivent à la fin de leurs études et ne trouvent pas de débouchés et leur obsession de l'exil qui les transforme en "Poussière dans le vent". Léonardo Padura accorde toujours une place majeure à l'amitié, encore plus dans ce roman que dans les autres. C'est l'histoire d'un groupe d'amis, le Clan comme ils se nomment, regroupés autour de Clara, tous sont nés à la fin des années 50 et aux débuts des années 60, ils font de brillantes études, obtiennent des diplômes d'architectes , de neurochirurgien, d'ingénieurs, de physicien, certains ont fait leurs études en URSS. Lorsque celle-ci s'effondre vers 1990, ils ne voient que l'exil pour exercer pleinement leurs métiers, et avoir une vie meilleure, car l'île manque alors de tout. Au tournant des années 2000 ce sont les enfants de ceux qui sont restés qui prennent le chemin de l'exil. Ils sont disséminés à travers le monde en Espagne, en France, en Argentine, à Porto-Rico et aux Etats Unis , surtout en Floride. de l'étranger, ils aident ceux qui subsistent au pays. L'exil ne veut pas dire l'abandon, les événements qui se sont déroulés avant leur départ continuent de les hanter jusque dans les années 2010. Ils veulent savoir comment est mort l'un d'eux? Pourquoi l'une d'entre eux a disparu et qui était le père de sa fille?
Au fil des pages on est ému, touché, bouleversé, par les séparations, par la vie difficile de ceux qui sont restés, on est captivé par la vie de ceux qui sont partis, on vit leurs angoisses de leurs implantations et le bonheur des naissances. Jamais Léonardo Padura n'avait décrit avec autant de force et sans concession le destin de ses compatriotes, sans oublier toutes les références à la culture et à l'art qui régulièrement émaillent son oeuvre. On a l'impression de faire parti du "Clan", tant on partage leurs joies, leurs peines notamment celles de Clara qui est restée dans l'île et devient le centre du monde de tout ces déchirés de l'exil.
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