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Critique de andman


Ma rencontre l'autre jour avec “L'homme qui aimait les chiens” a laissé des traces, des traces indélébiles. 2016 serait-elle l'année Leonardo Padura ?
Avec son humour pince-sans-rire, ses longues phrases si bien construites que l'on se surprend de temps à autre à les lire à haute voix, son regard sans concession sur le monde qui l'entoure, l'auteur cubain méritait bien dans la foulée une deuxième approche.

La vie à Cuba n'est pas une sinécure. Depuis le début des années 90 la crise économique a pris des proportions jusque là jamais atteintes. Parmi les trafics en tout genre, souvent liés au tourisme, celui des livres rares et précieux s'est développé ces dernières années. Le pays regorge de trésors bibliographiques disséminés chez des particuliers autrefois fortunés. Mais lorsque qu'une faim “à manger des cailloux” vous tiraille, la beauté d'un livre ancien perd forcément un peu de son éclat...

Mario Conde a passé dix ans dans la police avant de démissionner. Depuis trois ans il traficote avec un copain, achète pour les revendre ces oeuvres littéraires pouvant atteindre plusieurs milliers de dollars à l'étranger .
Un jour alors qu'il feuillette un des milliers de livres appartenant à une famille aux abois, un article glissé entre deux pages et se rapportant à une chanteuse de boléros disparue mystérieusement cinquante ans plus tôt réveille ses instincts d'ancien policier mais aussi de cinquantenaire jamais indifférent aux attraits féminins.

Comment en l'occurrence résister au charme fou de cette Violeta del Río, à ce corps de rêve glissé dans un fourreau de lamé, à cette voix épaisse, chaude, obstinée, avec cet accent de dédain de femme fatale qui vous parle à l'oreille plus qu'elle ne chante !

“Tu te souviendras de moi
Où que tu écoutes ma chanson,
Car enfin je fus celle
Qui t'enseigna tout… tout…
Ce que tu sais de l'amour…”

Le roman ‘'Les brumes du passé” est tout à la fois policier, historique et sociologique. Il vous fera passer alternativement de l'ambiance insouciante des cabarets des années cinquante aux bas-fonds havanais d'aujourd'hui.
L'intrigue sort des sentiers battus, la sensualité de Violeta est évidemment inoubliable et Mario Conde et ses acolytes sont de joyeux drilles toujours d'humeur égale malgré la pénurie ambiante.

Un boléro cubain en fond sonore, un verre de rhum et un havane à portée de la main pour se laisser bercer de façon optimale dans “Les brumes du passé”...



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