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Critique de kiki23


Le commun des mortels a retenu que Jean Jaurès, partisan de la paix, a été tué en 1914 dans un café parisien quelques jours avant que la France décrète la mobilisation générale. Peu savent que le meurtrier s'appelait Raoul VILLAIN et qu'il sera acquitté de son acte par la justice en mars 1919, alors qu'aucun doute sur sa culpabilité n'était possible (Villain revendiqua son crime). Talent de ses avocats, ou conséquence d'un procès d'Assises tenu après l'armistice de 1918 ?
Cet ouvrage ré-ouvre l'enquête qui a aboutit à un tel jugement.

Ce petit livre à la couverture rouge sang se lit facilement, en dépit des exposés sur la situation politique (déjà des dissensions au sein du parti socialiste qui feront une autoroute aux avocats de Villain) qui semble bien loin de nous, mais qui sont nécessaires, car la personnalité perturbée de Raoul Villain n'explique pas tout.

Cette histoire semble en définitive hors du commun par de multiples aspects : une détention préventive record de cinq années, une défense basée en partie sur la théorie du crime passionnel, l'acquittement (et la mise à la charge de la veuve de Jaurès des frais judiciaires), et enfin la mort de Villain tué en Espagne par des anarchistes en 1936.

Des reproductions de documents illustrent les développements de l'auteur ; pour la petite anecdote, je me suis arrêtée sur une lettre de Villain rédigée sur un papier pré-rempli de l'administration pénitencière, reproduisant dans la marge les « consignes » des échanges avec l'extérieur : « les secours en nature ne peuvent consister qu'en menus objets de corps, comme gilets de flanelle, tricots et chaussettes, et à conditions que ces objets soient de couleur blanche, cachou ou gris clair. »

Merci à Masse Critique et aux éditions de la table ronde : c'est la première fois que dans le cadre de cette opération je reçois le livre accompagné d'un petit mot, de marques pages, de la note presse et de deux catalogues de l'éditeur.
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