AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Nota0Bene


Au premier abord, je n'étais pas plus emballée que ça par la sobriété de la couverture (on m'a transmis le livre sans sa jaquette) et perplexe au regard du résumé proposé... mais j'ai finalement été conquise par ce roman ! le début in medias res nous plonge au coeur d'un récit riche de réflexion et d'action. Au-delà d'une histoire de super-héros, c'est un roman d'apprentissage : l'évolution et le combat d'une jeune fille pour s'affirmer en tant que femme libre. Une façon originale d'aborder la difficulté d'avancer vers l'âge adulte en se sentant différent.

C'est lors de son sixième anniversaire que Margot va voir ses parents se faire tuer par balles sous ses yeux : "Margot était vivante mais dans ses yeux la mort était entrée" (p. 17). Devenue orpheline, les services sociaux la place dans une famille d'accueil puis dans un foyer pour enfants. Elle arrive tant bien que mal à vivre tout en cachant son intuition : elle est différente des autres. Une fois au collège, un événement dramatique révèle ses capacités surnaturelles : elle ne connaît ni la douleur ni la faiblesse physique et peut même voler. Dès cet instant, elle est pris en charge par les services secrets français et américains qui l'emmènent dans un hôpital militaire puis un "manoir" secret où on lui fait passer de nombreux examens et où on la tient sous haute surveillance. Margot se verra ensuite confier un rôle : être une justicière chargée de défendre les intérêts géopolitiques des nations françaises et américaines. Pour ses quatorze ans, elle devient Dragongirl. Margot enchaînent les missions et devient un symbole. Pourtant, malgré sa carapace invincible elle n'en est pas moins insensible. En grandissant, Margot commence à prendre du recul sur les enjeux politiques et personnels auxquels elle est confrontée. Elle aspire à vivre "normalement" et à comprendre qui étaient ses parents. Entourée du perfide Docteur Poppenfick mais aussi des honnêtes agents Xanadu et Bamberski, Margot tente de se forger des repères et de grandir tout en restant en adéquation avec ses idéaux, jusqu'à devenir une jeune femme libre.


Margot, à l'instar du lecteur, est confrontée à une importante violence. Pour autant, cet aspect ne m'a pas dérangé car il était réellement au service du récit. L'écriture de Martin Page, que je découvre au travers ce roman, est d'une sensibilité énergique et fluide. Les chapitres sont courts et entretiennent l'action. Certaines scènes sont exceptionnellement marquantes (celle du collège, celle du sang, celle des étoiles avec Sean, celle du laboratoire). La palette des personnages est riche et la mise en scène des rapports humains est juste et profonde. Martin Page ne tombe ni dans la caricature ni dans le misérabilisme, tout en proposant une parodie espiègle des comics et une satire de certaines dérives de notre société. On note en filigrane dans les propos de l'auteur un certain féminisme, une critique des dérives éthiques possibles des expériences scientifiques, une critique de l'hypocrisie des dirigeants politiques, une certaine défense de la cause animale aussi. Ainsi, le lecteur est embarqué sans lourdeurs dans une réflexion sur les différentes formes de monstruosité. Pour ne pas être déçu, il ne faut bien sûr pas s'attendre à ce que l'origine des pouvoirs de Margot soit révélée. Intelligent, insolite, décoiffant, lumineux et sombre à la fois, le roman de Martin Page mérite selon moi le détour et pourquoi pas une adaptation cinématographique. Une très belle surprise que ce roman en tout cas !
Lien : http://nota-bene.over-blog.f..
Commenter  J’apprécie          00







{* *}