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Critique de Takalirsa


C'est un plaisir de retrouver Max et Flora, aussi touchants dans leur résolution à prendre un nouveau départ que lorsqu'ils se battaient contre leurs démons. Si l'on sent que le plus dur est fait, rien n'est simple pour ces deux "handicapés sociaux". Désormais, "nous sommes libres", et cela peut faire peur. Surtout lorsque les adultes autour de soi ne parlent que de précarité et de chômage ("Le futur, ça me fait flipper"). Si Flora veut "un travail qui me passionne, qui m'enthousiasme", Max insiste sur la nécessité de "trouver un boulot avec des gens chouettes".

Contre toute attente, c'est à la maison de retraite qu'ils se sentent le plus à l'aise. Même si leur projet de scolarité en autonomie est tombé à l'eau, ils ont gardé l'habitude de rendre visite à "la bande composite, plurielle et baroque" de personnes âgées qui ne manque ni d'énergie ni de bons conseils. Et il en faut quand on apprend que ce refuge est menacé par un projet immobilier... Aux côtés de madame Breintenfeld, de M. Frémoux et des autres, Flora et Max découvrent les bienfaits de l'entraide et de la solidarité à travers diverses actions de protestation. Parfois l'un ou l'autre est victime d'une crise passagère ("Je me sens nulle part à ma place", "Le monde extérieur ne me fait pas envie") mais chacun l'affronte avec courage ("C'est une tristesse armée et combative"). J'ai même trouvé l'ensemble plutôt léger et drôle (voire un brin farfelu avec les séances de roller-derby!): malgré les difficultés rencontrées, les deux adolescents font preuve de beaucoup d'auto-dérision.

Surtout, ils savent que quoi qu'il arrive, ils peuvent compter sur le soutien de l'autre: "Nous partageons ce même sentiment d'inadéquation" et cela les rend à la fois complices et indulgents ("Avec Flora, je me sens à ma place"). Peu à peu Max et Flora vont se libérer de la peur de se montrer tel que l'on est, ils vont apprendre à se battre pour la vie qu'ils ont choisie ("Je me bats pour changer et pour arriver à vivre normalement"). Jour après jour, ils apprennent à évoluer dans "la vraie vie", même s'ils gardent l'habitude d'échanger aussi par écrit (par SMS ou par mail). Pas à pas, ils "tissent l'adulte que je suis en train de devenir"... ainsi qu'une relation qui bascule tout naturellement de l'amitié à l'amour. On les quitte sereins, à l'aube d'une nouvelle étape encore, convaincus qu'au bout du compte, "il ne faut pas chercher où se trouve notre place dans le monde, il faut modeler, sculpter le monde pour le tailler à notre mesure".
Lien : https://www.takalirsa.fr/la-..
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