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Critique de Lamifranz


« le Temps des secrets » (1960) et le troisième et avant-dernier des « Souvenirs d'enfance » de Marcel Pagnol, après « La Gloire de mon père » (1957) et « le Château de ma mère » (1957), et avant « le Temps des amours » (1977). On y retrouve bien entendu toute la verve et toute la tendresse qui parcouraient les volumes précédents.
Le troisième volume était censé être le dernier et devenait s'intituler « Les Grandes amours ». Mais au fur et à mesure de la rédaction, l'auteur se rendit compte de la somme d'informations, d'anecdotes et de souvenirs qui lui restait encore à consigner, et se dit : « Troun de l'air (je dis ça pour faire couleur locale, mais si vous préférez « Saperlipopette » ou « de par ma chandelle verte » ou « Par les saintes culottes de MacGregor », ne vous gênez pas), le troisième volume sera plus gros que les deux premiers réunis ! ». du coup, après maintes réflexions il composa le volume, gardant sous le coude un matériau pour un quatrième tome, ou même pour une refonte générale, mais sa mort en 1974 renvoya le projet sine die. L'éditeur fit paraître le dernier volume en 1977, à partir des textes déjà bien avancés, écrits par Marcel Pagnol.
Il y a deux parties bien distinctes dans « le Temps des secrets », bien délimitées dans l'espace et le temps : la première partie concerne les vacances dans les collines, dans la continuité des deux premiers volumes. On retrouve les mêmes personnages : la famille Pagnol au grand complet, l'oncle Jules, la tante Rose, les grands-parents, et aussi Lili, l'ami de Marcel. Mais cette année, les temps changent. Les enfants grandissent, Lili doit aider son père aux travaux de la ferme, et Marcel parcourt les collines seul ou avec son frère Paul. C'est alors qu'il fait la connaissance d'Isabelle, qui lui semble une authentique princesse, fille d'un grand poète. Dans sa naïveté et son aveuglement, il ne voit pas que la gamine capricieuse se joue de lui (au point de lui faire gober une sauterelle !) et la retombée sur terre n'en sera que plus dure. La deuxième partie quelque temps après concerne la rentrée scolaire en 6ème au lycée Thiers de Marseille. Après l'éducation sentimentale, c'est l'apprentissage scolaire qui attend Marcel. Prétexte pour l'auteur de faire défiler devant nous une galerie de personnages pittoresques (professeurs excentriques, et condisciples hors du commun comme l'inénarrable Lagneau) et de situations désopilantes.
Comme toujours chez Marcel Pagnol, l'humour va de pair avec la tendresse. Et le style de l'écrivain se calque à merveille sur ces deux sentiments : quand il évoque les siens, on sent à travers ses mots toute l'affection, tout l'amour qu'il leur porte, même longtemps après leur disparition. Et c'est pourquoi Marcel Pagnol nous touche autant : il nous associe à ces sentiments en les faisant renaître chez nous, il réveille en nous des émotions d'enfance similaires aux siennes, il nous ramène à une période d'innocence et de bonheur aujourd'hui révolue, et ressuscite des visages que l'on croyait oubliés, des voix que l'on croyait perdues…
Lire Pagnol, c'est revenir en enfance. Pas seulement la sienne. La nôtre aussi.

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