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Critique de Missnefer13500


Voici l'histoire d'une Amazone des temps modernes, celle d'une femme qui pourrait être vous ou moi, ou une de vos amies qui a vécu la même aventure, s'est battue bec et ongles pour lutter contre ce cancer le plus fréquent chez la femme : 60 000 nouveaux cas diagnostiqués en 2017.
Des Rocaya Paillet, j'en connais beaucoup. Intimement. Elles s'appellent : Nicole, Josette, Isabelle, Michelle (certaines ont gagné des batailles mais perdu la guerre, d'autres sont toujours là des années après le diagnostic, le traitement) et d'autres je l'ai croisées au cours de ma carrière. 15 ans en service de gynéco, dans lequel on diagnostiquait, traitait en chimiothérapie des patientes auxquelles, à la longue on s'attachait, qui se confiaient, s'appuyaient sur toi : l'infirmière. Celles accompagnées, soutenues à l'instar de notre auteure et les autres, abandonnées à leur triste sort.
Car tout le monde n'a pas la même chance que notre narratrice. Il ne faut pas se voiler la face. Elle l'admet et avoue avoir aussi connu des défections. La maladie tout le monde ne sait pas la gérer. Elle fait peur et même si elle n'est pas contagieuse, on s'éloigne car on ne sait pas toujours trouver les mots de réconforts, tant cancer est synonyme de mort pour beaucoup. Les guérisons, rémissions on en parle peu, mais des départs prématurés, oui.
Pourquoi alors me lancer dans cette lecture, puisque je connais si bien les mécanismes de défenses, les angles d'attaques, les traitements, les effets secondaires, le choc de l'annonce etc ... Tout se répétant à l'infini chez chaque combattante ? Cette psychologie particulière, ces cheminements de victimes ou guerrières.
J'étais tout simplement curieuse de découvrir comment Rocaya Paillet, cette femme publique vivant à la Réunion, avait, elle, mené son combat, comment elle parviendrait à rendre positive son épreuve, si elle réussirait le pari d'insuffler de l'espoir à toutes les femmes dans la même situation qu'elle. Je voulais découvrir son message et savoir s'il était suffisamment optimiste pour inciter toute femme à lire ce récit, car pour moi seules des victimes de ce" crabe malfaisant" peuvent se faire entendre. Et personnellement, c'est un sujet qui me touche et dans lequel je me suis, en tant qu'infirmière pendant plus de 40 ans de service, beaucoup investie. Je reste encore très active dans les campagnes de préventions.
Rocaya Paillet me conforte à travers son récit en ce que je crois, dur comme fer, à savoir que la dynamique famille, le soutien amical et la persévérance à vouloir une vie le plus normale possible sont des éléments moteurs de la guérison. La force de caractère aussi, le fait de voir le verre plutôt plein que vide, les impacts nocifs d'énergie négative, et les casseroles que l'on se traîne. Elle l'a particulièrement bien mis en avant.
Ce roman n'est pas morbide, bien au contraire.L'auteure, avec des mots simples, explique ce que le milieu médical peine à dire avec un vocabulaire à la portée de tous. Elle dédramatise certaines situations, donne des pistes de médecines parallèles, et je crois aux dons des "barreurs de feu", terme typique de la Réunion, aux vertus d'une modification de son alimentation et à tout ce qui peut améliorer notre bien être. Pistes de l'auteure à suivre sans hésitation.
Un bel ouvrage, qui rend à la fois hommage à toutes les personnes qui l'ont accompagnée dans cet épreuve, mais aussi une ode à la vie comme seuls ceux qui l'ont frôlée de près peuvent rendre. Une aventure pareille vous change à jamais et Rocaya le dit bien, elle suit désormais un cheminement personnel qu'elle n'aurait probablement pas pris et malgré les cotés négatifs et éprouvant de cette histoire sa conclusion interpelle.
Et si c'était un mal pour un bien ?
Alors que j'arrive à la conclusion de ma chronique, j'ai 2 petits regrets. Tout d'abord de ne n'avoir pas pu rencontrer l'auteure en métropole en ce moment pour une séance de dédicaces, (trop loin pour moi) et 2emment qu'elle n'ait pas conclu son livre avec un appel à la campagne de prévention, celle-ci d'ailleurs va bientôt commencer avec Octobre Rose.
Pour le reste, l'expérience de Rocaya Paillet est sans nul doute à partager en mettant son livre dans toutes les mains. Je remercie les Editions La Plume et le Parchemin pour ce SP, ainsi que ma binôme Gaëlle, pour m'avoir donné envie de découvrir ce livre autobiographique. Un court récit qui traite de l'essentiel.
PS : La couverture est à regarder de très prés, à dépasser le coté girly, car elle en dit beaucoup à elle toute seule.
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