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Critique de PetiteBichette


« En quoi un taulard diffère de l'homme de la rue ? Un taulard est un perdant qui aura essayé. » (p.384)
Mathieu Palain, journaliste, part à la rencontre de Toumany Coulibaly sportif de haut niveau, taulard patenté. Une amitié va naître peu à peu entre les deux hommes, Mathieu rencontrant tous les mercredi Toumany au parloir…
L'histoire est belle, intéressante, cependant il n'y avait pas matière, selon moi, à en faire un livre de plus de 400 pages, le propos s'étire, tourne en rond, comme Coulibaly dans sa cellule ou dans la cour de la prison qui continue à courir vaille que vaille.
J'ai eu du mal à cerner le personnage trouble qu'est Toumany Coulibaly, on ressent l'envie de l'aider, qu'il s'en sorte, ses mots touchants semblent sincères, ainsi que son envie de s'en sortir pour sa femme et ses enfants. Et pourtant, c'est plus fort que lui, Toumany gâche sa vie et son incroyable talent en petits cambriolages foireux de pharmacies et de magasins de téléphones portables, et on reste sidéré par tant de bêtise et d'acharnement à se détruire.
Le livre met en lueur les difficultés des athlètes qui ne gagnent rien pour leurs exploits, 650 euros par mois, alors qu'ils doivent avancer tous les frais de leur poche (péage, essence, hôtel …). Indéniablement, quelque chose ne tourne pas rond dans ce système.
Mathieu Palain nous fait également découvrir le quotidien de Toumany dans l'univers carcéral (Fresnes puis Réau), et celui du tribunal, dans lequel le nombre d'années qu'un homme va passer en prison se joue en quelques minutes ...
Des sujets intéressants, mais le livre aurait gagné en force à être resserré, et le style très narratif m'a parfois dérangé (je demande, je dis, …)
Je laisse le mot de la fin à Leslie Djhone, athlète de haut niveau aujourd'hui à la retraite, « En tant qu'éducateur, je pense qu'il a payé et qu'il ne mérite pas une condamnation à vie. Mais s'il était en face de moi, je lui dirais de laisser tomber. Trouve un boulot. Prends soin de ta famille. Tu dois du temps à tes enfants et vivre ces moments-là sera toujours plus intéressant que se tuer sur la piste, parce que tu gagneras pas ta vie avec l'athlétisme. Ton passé va te desservir. Les partenaires, les équipementiers, ils investissent sur la jeunesse, pas sur un mec de trente-trois ans qui sort de taule. C'est dur à entendre, mais c'est la vérité. Et pourtant, j'aimerais le voir courir. » (p.248)
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